Stationnement payant pour les deux-roues : le bilan à Vincennes, 18 mois après
Alors que la question du stationnement payant pour les deux-roues motorisés est discutée jeudi au conseil de Paris, quel bilan tire-t-on de cette mesure à Vincennes (Val-de-Marne), première ville à l'avoir mise en place avec Charenton ?
Vincennes, France
Dix-huit mois après son entrée en vigueur, la nouvelle n'est visiblement pas arrivée aux oreilles de tout le monde. "Ah bon, c'est payant, je ne savais pas, vous me l'apprenez", nous explique Hakim, un motard vincennois. "Mais c'est plutôt une bonne chose. Avec l'explosion du nombre de deux-roues, c'était inévitable qu'on y arrive un jour".
En avril 2018, Vincennes et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) sont devenues les deux premières villes en France à appliquer le stationnement payant pour les deux-roues motorisés. Une disposition présentée comme une mesure d'équité vis-à-vis des automobilistes, selon les deux communes, et une nécessité pour réguler l'espace public.
Bilan positif pour la maire de Vincennes
Un an et demi après, Charlotte Libert-Albanel, la maire UDI de Vincennes dresse un bilan positif de cette mesure. "Les places de stationnement se sont libérées avec la disparition des véhicules ventouses et les trottoirs ont également été dégagés". Pas question donc de revenir en arrière. La mesure est d'ailleurs globalement bien acceptée selon l'édile.
Ce n'est pas l'avis de Didier Tartois, gérant d'une concession Yamaha. "On a clairement une baisse de la clientèle. Les gens ne veulent pas payer et comme les contrôles sont assez virulents, ils ne viennent plus chez nous".
Les amendes ont rapporté 50.000 euros
Après une période de pédagogie de deux mois, sans verbalisation, les deux roues motorisés ont été soumis aux mêmes contrôles que les voitures. "Les deux roues représentent 17% des forfaits post-stationnement", détaille Charlotte Libert. "Ces amendes ont apporté environ 50.000 euros, c'est moins que ce que la mesure a coûté", se défend l'élue pour répondre à ceux qui l'accusent de vouloir remplir les caisses de la ville.
Pour éviter de payer le stationnement et les amendes, certains ont trouvé la parade. "Je me gare à Saint-Mandé, c'est à 100 mètres de mon travail et là c'est gratuit", explique ce salarié d'un restaurant. "J'ai pris une amende à 17 euros une fois, cela m'a suffit". Les communes limitrophes ont en effet vu les motos et scooters affluer. De quoi peut-être leur donner envie de mettre en place la mesure à leur tour ?
A Paris en tout cas, le débat est lancé. Le député et candidat (Agir) à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel présente jeudi au conseil de Paris une délibération pour faire payer le stationnement aux deux-roues motorisés. Anne Hidalgo dit réfléchir à la question mais ce ne sera pas sous cette mandature. "Il faudra d'abord concerter", explique l'entourage de la maire de Paris, qui évoque la tenue d'Etats généraux du stationnement après les municipales.