Le directeur général de l'Aérocampus Aquitaine de Latresne se dit "optimiste" pour la reprise du trafic aérien
L'Aérocampus Aquitaine de Latresne, en Gironde, fait presque office d'exception dans le secteur aéronautique. Il a réussi à se relever sans grandes difficultés de cette crise sanitaire. Le campus a profité de la dynamique de grands groupes comme Dassault, qui a relancé sa politique de formation.
"Même si on n'est pas très à l'aise, on s'en sort plutôt bien", concède Jérôme Verschave, directeur général de l'Aérocampus Aquitaine, basé à Latresne, au sud de Bordeaux, invité de France Bleu Gironde mercredi 3 mars. Alors que le trafic aérien est encore à l'arrêt, le campus n'a perdu "que" 20% de son chiffre d'affaires en 2020. "On a connu deux mois de fermeture du site avec chômage partiel, ça nous a aidés à passer cette période", explique-t-il. "On a aussi la chance d'avoir plusieurs activités : on forme des lycéens, des apprentis, on fait de la formation professionnelle, on accueille même des séminaires... On a une sorte de sécurité d'avoir diversifié nos activités. Quand ça ne va pas bien d'un côté, ça va un peu mieux de l'autre. Avec cette dualité civil-militaire, il y a eu très peu de casse à Bordeaux."
"Le premier réflexe quand il y a une crise, c'est d'arrêter de mettre les gens en formation et de serrer les dépenses", continue Jérôme Verschave. "Mais très rapidement, on revient aux fondamentaux en se disant 'ça va repartir, il faut préparer notre appareil de production', notamment par la formation." L'Aérocampus Aquitaine a ainsi pu continuer de travailler avec des grands groupes comme Dassault, Sabena ou Thalès, qui ont relancé leur politique de formation dès le mois de septembre. Le directeur général du campus est aussi persuadé que "ça va repartir très vite". "Je fais partie des gens optimistes. En Inde ou en Chine, le nombre de vols intérieurs est déjà revenu au même niveau qu'avant la crise du Covid-19. Donc quand ça va repartir, il faut que les gens soient prêts", assure-t-il.
Un nouveau pôle "avionique"
L'Aérocampus Aquitaine de Latresne a bien bénéficié d'un prêt garanti par l'Etat, mais "on ne l'a pas encore utilisé", précise Jérôme Verschave. "On le garde en cas d'urgence." Il compte d'ailleurs investir rapidement dans de nouveaux projets. "On concentre beaucoup d'argent sur la formation des personnels navigants commerciaux, les hôtesses et les stewards, mais pour les jets privés. Pendant la crise, tous étaient en vol puisqu'il fallait trouver un moyen de déplacement quand les compagnies avaient cloué au sol leurs gros avions. C'est donc un secteur prometteur", détaille le directeur général. Le campus va aussi inaugurer un pôle avionique, qui couvre tous les éléments du cockpit, des boutons aux instruments de bord, en passant par les câbles d'alimentation. "Le plus gros pôle en Europe", assure Jérôme Verschave.
L'Aérocampus Aquitaine se prépare aussi à fêter ses dix ans cette année. "On a préparé un groupe de travail avec les salariés", se réjouit le directeur. "On ne pensait pas arriver à un tel résultat dix ans après. Donc on veut faire un petit clin d'oeil à ceux qui nous ont aidés au début. On veut vraiment bien fêter ces dix années", insiste Jérôme Verschave. "Donc on va le faire quand la crise sera derrière nous. Il faut que ce soit du présentiel pour que tout le monde puisse en profiter : nos élèves, nos salariés et nos partenaires."