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Le TGV dans l'Yonne, envisageable ou illusoire ?

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C'est un vieux serpent de fer : le TGV va-t-il s'arrêter un jour dans l'Yonne ? Le député Guillaume Larrivé (LR) a remis l'idée sur la table courant janvier. Mais pour l'heure, le projet semble enterré.

Le TGV passait encore à Migennes jusqu'en 2011
Le TGV passait encore à Migennes jusqu'en 2011 © Radio France - SNCF Réseau

La gare SNCF avait pourtant existé, dans les années 2000 : la fameuse ligne Yonne-Méditerrannée, qui reliait Melun à Nice, s'arrêtait à Migennes. Une fois par jour, on pouvait relier Lyon en 1h40, Marseille en 3h30. Un temps de trajet impensable aujourd'hui, et pour cause : cette ligne a été abandonnée, en 2011, faute de rentabilité. 

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Les plans d'une gare SNCF à Saint-Florentin-Vergigny ont été réalisés

Depuis, le conseil départemental avait promis de se pencher sur la question d'une gare TGV à Saint-Florentin-Vergigny, sur l'axe très fréquenté Paris-Lyon-Marseille. Le maire de Saint-Florentin, Yves Delot, se souvient même que des études avaient été réalisées : "Dès le départ, sur cette ligne, un arrêt à Vergigny était envisagé. Des plans avaient été faits. Et tout ça c'est prêt ! Il suffit de remettre la machine en route, en le remettant un peu à jour, et c'est reparti."

"C'est tombé à l'eau"

Sauf que, le projet dépendait d'une condition : la construction d'une autoroute entre Auxerre et Troyes.. Qui ne s'est pas faite. Alors aujourd'hui, Yves Delot n'y croit plus. "Je pense que je ne le verrai pas, le TGV. Pour moi, c'est tombé à l'eau."

De toutes façons, ce projet n'est pas viable, selon Michel Neugnot. Le vice-président de la région était chargé du dossier "TGV", à l'époque où la ligne Yonne-Méditerrannée passait encore à Migennes. D'après lui, il n'y a pas suffisamment de voyageurs qui emprunteraient cette ligne. "Quand on fait des investissements, on essaie d'optimiser pour que cela serve au plus grand nombre. Et à l'époque, quand on a essayé de financer ce TGV jusqu'à Nice, on a constaté qu'on atteignait pas la rentabilité nécessaire. Et rentabilité n'est pas un gros mot, puisque c'est de l'argent public."

"C'est d'un irréalisme total" — Michel Neugnot, vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté

En outre, s'il reconnaît un gain de temps évident : "Bien sûr, ça irait plus vite pour les quelques Icaunais qui font Auxerre-Lyon", Michel Neugnot appuie l'argument du temps de parcours rallongé, en cas d'arrêt supplémentaires. "C'est 5 à 7 minutes en plus, à chaque arrêt. Or, le TGV a été crée pour relier entre elle les grandes métropoles. Donc on ne peut pas dire à tous les Français : vous aurez une gare TGV près de chez vous. C'est d'un irréalisme total."

Quelles solutions pour des transports plus rapides dans l'Yonne ?

Pour le vice-président du conseil régional comme pour le maire de Saint-Florentin, la solution se situe ailleurs. "Je préfère me concentrer sur le développement du TGV, qui permet quand même de rejoindre Paris-Bercy en 1h30", explique Yves Delot. 

L'hypothèse d'un arrêt de TGV dans l'Yonne paraît donc compromise pour l'heure, mais une commission, à laquelle participe Michel Neugnot, est en train de plancher sur les manières d'améliorer la mobilité dans notre région. Elle devrait rendre ses conclusions au gouvernement d'ici quelques semaines.

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