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Le tunnel de Saint-Béat ouvre enfin, mais la déviation est loin d'être terminée
Le tunnel de Saint-Beat, dans les Pyrénées haut-garonnaises, entrera en service le 3 mai et va permettre de gagner l'Espagne en évitant le centre bourg. Mais la déviation n'est pas terminée. Les camions vont continuer à passer dans une partie de la commune jusqu'en 2024.

C'est le premier et le seul tunnel de Haute-Garonne. Le tunnel de Saint-Béat, dans les Pyrénées, a été inauguré ce lundi en grande pompe. Cet ouvrage de 1066 m de long, dont on parle depuis près de 30 ans, va enfin entrer en service à partir de jeudi 3 mai et va permettre de dévier la circulation des camions. Aujourd'hui, il y en a entre 500 et 800 camions ainsi que plusieurs milliers de voitures, qui passent chaque jour au centre de Saint-Béat, sur la Nationale 125 pour rallier la frontière espagnole.
Chantier inachevé
Avec l'ouverture de ce tunnel, dont la construction a démarré en 2013, les habitants du centre bourg vont retrouver un peu de calme, mais pas ceux situés au sud de la commune. Le tunnel est certes terminé*, mais ce n'est pas le cas de l'ensemble de la déviation. Il reste encore 2.5 km de route à construire entre la sortie du tunnel et le pont flambant neuf d'Arlos que personne ne peut emprunter aujourd'hui. Résultat : pour l'instant, à la sortie du tunnel, tous les véhicules qui veulent rejoindre l'Espagne sont déviés vers la partie sud de Saint-Béat, où de nouveaux feux tricolores "intelligents" ont été installés pour permettre aux camions de manœuvrer. Pour Alain Frisoni, le maire de la commune, on n'a fait que déplacer le problème.
Une partie du village se retrouve épargnée par le passage des camions, mais une autre partie de la commune sera impactée car les véhicules vont passer près d'une école, d'un collège et d'une piscine - le maire de Saint Béat
Le Conseil Municipal ne voulait pas de cette déviation provisoire, mais n'a pas pu s'y opposer. Une partie de la population rassemblée dans le collectif "Vivre en vallée de Saint Béat" dénonce également cette situation et déplore la lenteur des travaux. Une soixantaine d'adhérents et d'habitants du secteur a d'ailleurs manifesté lundi lors de l'inauguration.
C'est une aberration. C'est ubuesque. On n'a jamais vu une chose pareil ! - Dominique Boutonnet, l'un des co-président du collectif Vivre en vallée de Saint-Béat
Un retard pour des raisons écologiques
Pour expliquer les retards et la lenteur du chantier, l'argent ne serait pas le fond du problème. Ce sont plutôt des contraintes écologiques qui sont mises en avant comme la présence d'écrevisses à pattes blanches et la présence de sources pétrifiantes, qui créent des contraintes techniques sur le chantier. Il a fallu refaire des études et aujourd'hui, le Département, l'Etat et la Région estiment qu'il faudra attendre 2024 pour que le dernier tronçon soit réalisé, entre le tunnel de Saint-Béat et le Pont d'Arlos.
Le Collectif "Vivre en vallée de Saint-Béat" dénonce un "fiasco" et s'inquiète. Les adhérents ont peur de ne jamais voir la fin du chantier car les budgets sont passés de 105 millions d'euros au départ à 142 millions (financés à 38% par le Conseil Départemental, à 32% par l'Etat et à 30% par la Région). Ils se demandent si on va vraiment trouver l'argent pour terminer les 2.5 kilomètres manquants. Le préfet de la Haute-Garonne, Pascal Mailhos, assure que le chantier ira jusqu'au bout. Il martèle : "c'est inscrit au contrat de plan Etat-Région. Les financeurs sont là aujourd'hui pour dire nous l'avons fait et pour dire nous poursuivons".
- * Le tunnel inauguré lundi est équipé de deux galeries de secours, qui débouchent à l'air libre, pour les automobilistes qui auraient un problème et devraient quitter leurs véhicules. Il est équipé d'une ventilation de désenfumage, de caméras de surveillance et de tous les derniers dispositifs de sécurité.
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