Les cheminots mobilisés contre la fermeture d'un centre d'appel SNCF à Limoges
Une trentaine de cheminots et syndicalistes ont envahi le comité d'établissement de la SNCF ce mardi matin à Limoges. Ils voulaient ainsi protester contre la fermeture annoncée du Centre Ligne Directe de Limoges, qui emploie 21 personnes pour répondre aux appels de clients au 3635.

Un nouveau combat débute pour les cheminots de Limoges, déjà mobilisés depuis 3 mois contre la réforme ferroviaire. Alors que la dernière séquence de grève unitaire se déroule cette semaine, une autre réorganisation met de l'huile sur le feu : celle du 3635. Ce numéro d'appel national permet aux clients d'obtenir des informations ou de réserver ou changer un billet de train. Des communications dispatchées sur plusieurs sites à travers la France, dont celui de Limoges qui va fermer. En signe de protestation, et pour tenter d'obtenir des explications, les 21 agents concernés ont interrompu le comité d'établissement qui se tenait ce mardi matin à Limoges.
Les agents dénoncent une nouvelle brutale et incompréhensible
La nouvelle est tombée le 14 juin "en plein conflit social, c'est de la provocation" pour Eric Benard, secrétaire général FO cheminots à Limoges. D'autant plus que selon les syndicats, le projet est dans les cartons depuis plusieurs années. Et surtout ça n'a aucun sens martèlent les agents qui recensent au moins 500 appels traités chaque jour sur le site de Limoges. "Il faudrait même plutôt embaucher" précise une des salariées car "quand on est en ligne, il y a toujours 100 à 150 personnes en attente. _On ne peut pas nous faire croire qu'il n'y a pas de travail._" D'ailleurs, on ne leur a pas vraiment expliqué les raisons de cette fermeture, qui touche aussi le centre d'appel de Bayonne. En Nouvelle-Aquitaine, il ne restera donc plus que celui de Poitiers.
Des motivations floues
Le responsable national des centres de relation client doit revenir dans quelques jours à Limoges, pour s'exprimer devant les instances représentatives du personnel et justifier cette décision. Il faudra aussi penser au reclassement des agents. Au moment de l'annonce, il aurait juste dit qu'il n'y avait "pas de logique économique" derrière ces fermetures. C'est encore plus inquiétant pour la CGT et Force Ouvrière qui ont fait les comptes. Une quarantaine d'agents vont être recentrés à Poitiers, contre une soixantaine aujourd'hui répartis sur 3 sites. Dans le même temps, des appels basculent déjà chez un sous-traitant privé et cela va donc s’accentuer selon les syndicats. Ils craignent que ça ouvre la voie à une privatisation totale de ce service à plus ou moins long terme, sachant que la plateforme de Poitiers va déménager. Actuellement située juste à côté de la gare, elle devrait être transférée près du Futuroscope, dans des locaux qui hébergent déjà... un centre d'appel privé.