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LGV Sud-Ouest : "Il est urgent d'arrêter ce projet insensé" pour Pierre Hurmic le maire écologiste de Bordeaux
"Un projet pharaonique" qui va "balafrer des villages du Sud-Gironde". Le maire écologiste de Bordeaux appelle à la mobilisation contre la LGV Sud-Ouest vers Toulouse. Pierre Hurmic plaide plutôt pour le développement "des trains rapides du quotidien".

C'est un enterrement de première classe auquel s'est livré le maire de Bordeaux lors d'une conférence de presse organisé ce jeudi au sujet de la LGV Sud-Ouest. "L'heure est venue à la mobilisation contre ce projet insensé". En lançant un appel via le site alternativLGV , Pierre Hurmic souhaite fédérer les opposants au Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) et défendre l'alternative consistant à rénover les trains du quotidien, "qui ne laissent personne à quai".
"C'est un plan B qui est dans les cartons de la SNCF"
"L'urgence n'est pas de financer des TGV totalement inutiles"
S'étonnant que le projet de LGV, pourtant "enterré par Emmanuel Macron en 2017", revienne sur le devant de la scène "à quelques mois de la présidentielle", le maire de Bordeaux s'élève contre un "GPSO qui massacrerait 4.830 hectares de terres agricoles, de vignes du Sauternais, de forêts de Gascogne". L'élu écologiste dénonce au passage "les milliards d'euros déjà engloutis" dans des LGV qui ont "asséché nos territoires, au détriment du maillage du réseau ferroviaire régional". Afin de sortir de ce qu'il considère comme le "dogme de la très grande vitesse", Pierre Hurmic mise sur "des trains rapides, plus réalistes et moins coûteux".
"La clientèle des TGV c'est seulement 10% des voyageurs de la SNCF"
Affirmant s'appuyer sur différentes enquêtes et rapport de la Cour des Comptes, l'élu écologiste indique vouloir rénover les lignes existantes en déficit d'entretien afin d'aménager "les lignes Bordeaux-Toulouse (étude SNCF/SETEC 2015) et Bordeaux-Hendaye (étude CITEC 2013)". Outre le fait qu'elle permettrait la "résorption des bouchons ferroviaires au Sud de Bordeaux et au Nord de Toulouse", cette alternative "faciliterait] le lien avec l'Espagne et réduirait nos émissions de CO2".
Des milliards d'euros pour un gain de temps de "seulement 22 minutes"
Citant la commission d'enquête publique sur la LGV Sud-Ouest de 2015, Pierre Hurmic rappelle que "la modernisation des lignes existantes se chiffrerait entre 4,6 et 7,3 milliards d'euros, en comparaison des 14,3 milliards d'euros du GPSO".
"Une seule minute gagnée avec le GPSO a un coût d'environ 166 millions d'euros, ce qui représente la création de 300 lits de CHU"
Entre un TGV Bordeaux-Toulouse et un train rapide circulant à 250 km/h, "la différence de temps de trajet n'est que de 22 minutes, et de seulement, au maximum 6 minutes entre Bordeaux et Dax" assure le maire de Bordeaux. "Est-il toujours impératif de chercher à gagner quelques minutes de plus, quoiqu'il en coûte ?"
"[Les Toulousains] souffrent, paraît il, mais c'est la géographie"
Bien que reconnaissant que l'Occitanie a participé au financement de la LGV Paris-Bordeaux, Pierre Hurmic souligne que "les Toulousains seront toujours malgré eux plus loin de Paris que les Bordelais." Alors que le TGV placerait la ville rose à 3h10 de la capitale, le maire de Bordeaux estime que "les Toulousains continueront à prendre l'avion".
"On considère qu'un train qui met plus de deux heures n'est plus compétitif par rapport à l'avion"
Dans le rapport de force qu'il souhaite engager, Pierre Hurmic s'enorgueillit du soutien de "beaucoup de maires du Sud-Gironde" qui ne veulent pas voir leur village "balafré, coupé en deux par des trains qui circulent à 320 km/h". "Le département de la Gironde est contre", ajoute le maire de Bordeaux qui compte également sur l'opposition au projet de LGV Sud-Ouest de la part du maire de Bayonne, du Pays Basque ou encore du Lot-Et-Garonne.
"Ce n'est pas une déclaration de guerre" à Alain Anziani
Si, avec cet appel à la mobilisation, Pierre Hurmic affirme pouvoir déjà compter sur "des alliés", Alain Anziani n'en fait pas partie. Le président PS de Bordeaux Métropole défend en effet le projet de LGV Sud-Ouest tandis que ses alliés écologistes ferraillent à l'inverse contre le dossier. "Ce n'est pas une déclaration de guerre", assure le maire de Bordeaux.
La métropole bordelaise prévoit une enveloppe de 300 millions d'euros pour la LGV Sud-Ouest. "Nous voterons contre", prévient Pierre Hurmic, si cet investissement ne concerne pas exclusivement la "résorption du bouchon ferroviaire de Bordeaux".
Pour rénover cette portion de 11 km entre Bordeaux et Saint-Médard d'Eyrans, "on nous dit qu'on ne peut résoudre ce bouchon qu'à travers la ligne à grande vitesse" mais "c'est faux, on n'est pas obligé de lier les deux", explique Pierre Hurmic.
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