Navette autonome : une solution d'avenir dans l'Yonne ?
mardi 12 février 2019 à 5:01
Au début de l'été à Vézelay, une navette autonome électrique pourrait transporter les touristes, du bas du village jusqu'au parvis de la Basilique. Une expérience a déjà été menée l'an dernier à la foire de Sens. Expérimentation et perspectives en trois questions.
Yonne, France
Question 1 - une navette autonome : comment ça marche ?
Cette navette n'a pas de volant et pas de conducteur. Elle se repère grâce à un GPS et détecte les obstacles grâce à des capteurs installés aux quatre coins du véhicule. Ces minibus sont électriques, une énergie sans rejet dans l'atmosphère. Ils circulent à 15 km/h, avec une dizaine d'heures d'autonomie.
Ces navettes peuvent transporter, en moyenne, une quinzaine de passagers, dont obligatoirement un accompagnant. Pour le moment, la réglementation impose cet opérateur. Il doit être présent en cas de blocage de la machine, par exemple. Cependant, cette réglementation devrait évoluer dans le cadre de la loi mobilité, qui sera discutée le mois prochain à l'Assemblée Nationale. Une partie du texte vise à autoriser les navettes autonomes collectives dés 2020.
Le pourquoi du comment autonome : la version radio
Question 2 - quel avenir pour ces minibus autonomes dans l'Yonne ?
Ce système est présenté comme une des solutions de mobilité pour le monde rural. Sa capacité est tout à fait adaptée aux zones faiblement peuplées. On peut donc imaginer ce type de navettes pour des petites distances : pour aller d'un bourg jusqu'à la gare la plus proche, par exemple.
Ce dispositif pourrait aussi être développé dans le cadre d'un service à la demande : on commande son véhicule autonome avec son portable, pour aller chez le coiffeur ou au marché. Une telle navette serait disponible à toute heure et serait totalement flexible, d'où l'intérêt de ne pas avoir de chauffeur.
Question 3 - y-a t-il des freins à ce développement ?
Les freins sont essentiellement techniques. Si la navette évolue sur un circuit qui lui est réservé, il n'y a aucun problème : le minibus détecte tous les obstacles et s’arrête sans faute au passage des piétons. Là ou ça devient plus délicat, c'est quand elle évolue au milieu de la circulation. On constate parfois des problèmes pour contourner les obstacles, comme une voiture garée sur un trottoir, qui empiète sur la chaussé par exemple. La navette qui a détecté l'obstacle peut rester "plantée".
L'autre frein, c'est son coût : autour de 250.000 euros, soit le prix d'une dizaine de voitures neuves. Mais la fabrication en série devrait faire baisser le tarif. Les industriels français sont d'ailleurs bien placés sur ce marché avec deux sociétés : Navya et EasyMile.