Neige : deux grenobloises dans l'enfer de l'A9
jeudi 1 mars 2018 à 16:24 Par Véronique Pueyo, France Bleu Isère
Elles se souviendront longtemps de ce 28 février 2018 ! En partance vers Béziers pour quelques jours de vacances, deux grenobloises se sont retrouvées bloquées, avec 2000 autres automobilistes, dans leur voiture, sur l'autoroute A 9 durant près de 20 heures.
Grenoble, Béziers
Petra et Rosalba, deux amies, ont quitté Grenoble mercredi 28 février vers 10 heures du matin, direction la région de Béziers pour quelques jours de congés. Malheureusement pour elles, elles se sont retrouvées sous la neige, prises dans les bouchons. Pour se dégager, alors que tous les axes secondaires étaient bloqués, elles ont cru bon de prendre l'A9, car un panneau indiquait qu'on pouvait l'emprunter sur 54 kilomètres. Il est alors 17H. "Et c'est là que le piège s'est refermé sur nous !" explique Petra. "Une fois sur l'autoroute, impossible de ressortir. On a dû rouler 500 mètres et ensuite, impossible d'avancer d'un iota. Il y avait des poids lourds en travers. On a dormi dans la voiture, on n'a presque plus d'essence, car on a laissé tourner le moteur pour avoir du chauffage."
On était abandonné, sans information, sans personne pour nous venir en aide - Petra
Coup de chance, les deux amies avaient dans leur voiture un peu de nourriture et d'eau pour tenir le coup. "C'est un scandale ! "s'insurge Petra. "On était totalement abandonné. Dans les autres voitures, il y avait des familles avec de jeunes enfants, des personnes âgées. Une vieille dame, qui faisait un malaise, a réussi à être évacuée. "Le responsable de toute cette pagaille, c'est Vinci, qui gère l'autoroute ! On est des clients, on paye le péage et on n'a aucun service en retour, aucune information. Ils ne sont même pas passé pour distribuer un bout de pain et de l'eau ! Il est 10H du matin et on n'a pas envie de passer une deuxième nuit dans la voiture" s'inquiète Petra.
Pour Vinci, le concessionnaire de l'A9, des poids lourds sont entrés sur l'autoroute, malgré l'interdiction.
Vinci, par l'intermédiaire d'un de ses responsables, s'est dit désolé de ce qui se passait et a incriminé certains poids lourds qui, selon lui, se seraient aventurés sur l'autoroute alors qu'elle leur était interdite par la préfecture. Vinci a fait ouvrir des passages entre les deux voies de circulation de l'autoroute pour permettre aux automobilistes de fuir cette nasse cauchemardesque.
D'après nos deux naufragées de la route grenobloises, ce sont des automobilistes qui ont fait la circulation : "On n'a vu personne de Vinci venir gérer le trafic. Mais ca yest ! On repart en direction de Valence. Des amis vont nous héberger pour la nuit. On va pouvoir enfin se restaurer, se laver et se reposer !" conclut Petra