Nouvelle-Aquitaine - TER : syndicats et usagers manifestent à Bordeaux contre la nouvelle convention régionale
Alors que le Conseil régional, en séance plénière, abordait ce vendredi la nouvelle convention d'exploitation pour les TER (Trains Express Régionaux) de Nouvelle-Aquitaine, une centaine de manifestants a dénoncé, devant l'Hôtel de Région, la baisse progressive des financements.

La nouvelle convention signée entre la Région et la SNCF Mobilités, pour la période 2019-2024, a pour ambition commune et revendiquée d'offrir un meilleur service aux usagers. Entre autres, moins de retards, moins de trains supprimés, un objectif de création d'offre entre 5% et 8%, sur toutes les lignes TER. Mais les syndicats et associations d'usagers qui ont manifesté ce vendredi à Bordeaux devant l'Hôtel de Région, où se tenait la séance plénière du Conseil régional, dénoncent des objectifs impossibles à tenir, alors que la participation financière de la Région va progressivement baisser sur la période 2019-2024.
Une nouvelle convention "inacceptable" pour les syndicats
La Région va bien engager des moyens, environ 1,7 milliard d'euros, sur cinq ans, mais avec un système dégressif : la contribution va peu à peu diminuer. Pour les syndicats, l'équation est simple : moins de moyens de la part de la Région signifie économiser sur les emplois et les services dans les plus petites gares. "Une convention qui vient réduire de 35 millions d'euros les frais de fonctionnement du TER, c'est inacceptable" déclare David Plagès, responsable CGT cheminots en Nouvelle-Aquitaine. "Ce n'est pas comme ça qu'on se retrouve avec un rail qui répond aux enjeux sociétaux et environnementaux !"
La Région assure que les petites lignes seront préservées, et invite l'Etat à contribuer à l'effort financier
Stéphane Delpeyrat, élu landais opposé à cette nouvelle convention, y voit une manœuvre du président du Conseil régional et de sa majorité pour préparer le terrain à l'ouverture à la concurrence, en 2022. "Je m'inscris en faux" rétorque Renaud Lagrave, vice-président délégué aux transports de la Région. "Les objectifs ambitieux ne sont pas pour nous mais pour les usagers (...) ce qui veut dire qu'on a des exigences envers la SNCF."
Renaud Lagrave : "Si la SNCF répond favorablement aux enjeux fixés, je ne vois pas pourquoi on ouvrirait à la concurrence"
La Région a fixé des objectifs à la SNCF avec un système de bonus/malus (jusqu'à 3,2 millions d'euros par an), selon que ces objectifs soient respectés ou non. Elle se défend de toute "pression" exercée sur l'entreprise ferroviaire et renvoie ses détracteurs à l'Etat. Coupable, selon le président du Conseil régional Alain Rousset, de ne pas payer sa part pour le fonctionnement des petites lignes.
Alain Rousset : "Le défi que l'on pose à l'Etat (...) c'est que vous fassiez un effort"