Pour financer la ligne aérienne Quimper-Paris, L. Jolivet et A. Le Meur demandent aux collectivités de se mobiliser
Financer l'obligation de service public de la ligne Quimper / Paris n'est pas simple. La Cornouaille peut-elle se payer le luxe d'un aéroport qui va coûter trois millions d'euros par an au contribuable ? Il faut l'union sacrée autour de cet aéroport disent Annaïg Le Meur et Ludovic Jolivet.

Trois millions d'euros par an ! Voilà ce qu'il faut rassembler pour garder la liaison Quimper / Paris en avion. Cela faisait partie des mesures du pacte d'accessibilité de la Bretagne : garantir le fonctionnement de cette ligne aérienne grâce à une obligation de service public. La région et l'état se sont déjà engagés chacun à un million d'euros, peut être 1 million 200.000, Quimper Bretagne Occidentale, 300.000€. Il manque encore au moins 300.000€.
Contrat donnant-donnant
L'obligation de service public, c'est-à-dire un contrat entre d'une part l'opérateur de la ligne, qui s'engage à ne plus avoir de retard ; et de l'autre les collectivités... qui mettent plus d'argent. Mais le tour de table financier n'est pas facile à terminer. Pourquoi ? Parce que le bras de fer est politique.
Le département du Finistère avait initié une fronde l'an dernier avec ses élus en écharpe en TGV à Paris. Une image forte pour remettre l'accessibilité de la pointe bretonne en haut de la pile. Et aujourd'hui, le pacte d’accessibilité de la Bretagne n'est pas une réponse parfaite.
Au pied du mur pour le financement
Quant à la solution de l'obligation de service public pour l'avion Quimper / Paris, ça met un peu tout le monde au pied du mur. Il faut la financer : 3 millions par an pendant 4 ans. En contrepartie, certes, l'opérateur qui sera retenu s'engage à payer des pénalités financières en cas de retard. Alors il faudrait avec cette assurance, cette garantie de service que les clients reprennent confiance et reviennent.
La symbolique d'un accès facile
Le maire de Quimper Ludovic Jolivet et celui de Pluguffan, Alain Decourchelle, estiment que la liaison est importante, symboliquement, pour les patrons et les clients des grandes entreprises de Cornouaille. "On a besoin de cet équipement pour le rayonnement de la ville, pour les clients et les entreprises" dit Ludovic Jolivet. Alors il aimerait que toutes les collectivités du Finistère-Sud, du Cap Sizun jusqu'à Quimperlé y participent. Le département en revanche a plus de mal à encaisser la pilule de devoir payer une facture qui n'est plus censée être dans ses missions. Surtout après avoir lui-même été fer de lance dans le dossier de l'accessibilité.
Réponse de Nathalie Sarrabezolles
La présidente du Conseil Départemental, Nathalie Sarrabezolles, explique que les discussions n'ont jamais cessés avec la région à ce sujet et répond à cet appel par un communiqué : "Je m’étonne toutefois que, tels des oiseaux annonçant le retour du printemps, des élu.e.s, parlementaires, fort discrets jusqu’alors, sortent de leur silence pour sommer le Conseil départemental du Finistère de leur répondre quant à une participation financière pour maintenir la ligne aérienne".
Union sacrée, vraiment ?
"Union sacrée" répondent en choeur le maire de quimper et la député Annaïg Le Meur. L'élue LREM ajoute "j'en ai un peu marre de voir toutes les semaines les tribunes de chacun dans la presse. Plus que des déclarations, nous avons besoin de preuves, d'engagement".
Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? La ligne a-t-elle vocation à vivre encore longtemps sous perfusion d'argent public ? Pour 4600 voyageurs mensuels en janvier et 5600 en février, par exemple.
Si le financement est réuni l'appel d’offre européen pourrait être lancé en juin avec une transition à l'automne ou l'hiver prochain.