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Projet d'extension du tramway à Caen : pas de prolongement au Nord

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L’actuel terminus Nord du tramway restera au rond-point de la Côte de Nacre dans l’agglomération caennaise. Chaque kilomètre coûte jusqu'à 25 millions d'euros et un prolongement jusqu’à la Bijude ne serait pas rentable estime Caen-la-Mer. Le maire d’Épron critique un manque de vision à long terme.

Le terminus du réseau Nord n'ira pas au-delà de la Côte de Nacre dans l'actuel projet d'extension du tramway de l'agglomération de Caen Le terminus du réseau Nord n'ira pas au-delà de la Côte de Nacre dans l'actuel projet d'extension du tramway de l'agglomération de Caen
Le terminus du réseau Nord n'ira pas au-delà de la Côte de Nacre dans l'actuel projet d'extension du tramway de l'agglomération de Caen © Radio France - Didier Charpin

Près de 290 millions d'euros seront investis pour étendre le réseau du tramway dans l’agglomération caennaise. Mais cette extension sera limitée à l'Ouest de l'agglomération, avec une branche vers Saint-Contest et l’autre vers Beaulieu / Bretteville-sur-Odon. La communauté d'agglomération de Caen-la-Mer vient de refermer l'option Nord. Au grand dam du maire d’Épron.

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Pas assez d'utilisateurs potentiels selon Caen-la-Mer

L’actuel terminus restera au rond-point de la Côte de Nacre. Fini donc l’espoir d’un prolongement jusqu’à la Bijude, moins de deux kilomètres plus loin. “Pourtant il suffit de voir le matin comme la route est saturée” grimace Franck Guéguéniat, le maire PRG d’Épron, fervent défenseur d’une extension, déjà espérée pendant la précédente décennie lors de la réfection intégrale du réseau. L’option a été étudiée mais écartée indique Nicolas Joyau, vice-président chargé de la mobilité à Caen-la-Mer. “Il y a une étude qui a été menée en 2020 pour recenser les secteurs possibles dans toute l’agglomération, sachant que le tramway est un mode de transport relativement lourd et qui nécessite un potentiel de voyageurs. Pour Épron, dans un périmètre de 500 mètres autour de la plateforme tram, on est sur une somme de 3.400 passagers par jour en population emploi et scolaire.” Pas assez au regard de la densité de population de l’Ouest caennais, où le compteur dépasse allègrement les 10.000. D’où la boussole exclusivement tournée vers ce point cardinal. 

Un manque d’anticipation sur l’avenir pour le Maire d’Épron

Vue de la Mairie d’Épron, la base de calcul n’est pas appropriée. Le raisonnement des 500 mètres pour calculer la fréquentation est un raisonnement à taux zéro. Lorsque l'on est un décideur public et politique, on doit se projeter. Ça fait plus de 15 ans que je dis que le développement se fait au Nord de l’agglomération et les choses ne vont pas aller en s'améliorant” grince Franck Guéguéniat, qui effectue sa vingtième année à la tête de cette commune limitrophe à Caen. Pour lui, le développement d’un réseau de tramway nécessite d’anticiper les grandes évolutions d’un territoire.On ne peut pas mettre de l'activité économique sans raisonner en transport. J’ai conscience que le tram coûte cher. Mais un investissement anticipé et durable sur les 20 ans qui viennent, pour moi c'est un bon investissement”.

Pour l'instant le tram n'est pas dans l'usage de transports des habitants de la Côte qui viennent travailler à Caen © Radio France - Didier Charpin

Les habitants de la Côte ne fréquentent pas (encore ?) le tram

Chaque jour, 25.000 véhicules empruntent la RD7, cette 2x2 voies qui traverse Épron. “On a en heures de pointe entre 2.300 et 2.700 véhicules par heure, des chiffres qui sont relativement importants” reconnaît Nicolas Joyau. “Mais envisager un report massif des habitants du secteur de Coeur de Nacre, dès l'entrée d'Épron, ça pose deux questions. Tout d'abord, quelle est notre capacité à créer un parking relais qui absorbera une part significative du trafic ? Ensuite parce que ceux qui arrivent en voiture ne sont pas prêts à changer de transports, passer de leur véhicule au tram qui augmentera leur durée totale de trajet. Donc, tant que ça embouteille pas suffisamment entre guillemets, la voiture reste plus performante.” argumente l’élu en charge du projet tram. 

En l’état, une extension ne serait donc pas jugée rentable, sachant qu’un kilomètre de tram coûte 20 à 25 millions d’euros selon les aménagements nécessaires. Et surtout, un prolongement ne semble pas imposé par l'actuel mode de transport des habitants du bord de mer salariés dans l’agglomération caennaise. “Moi j’ai rappelé en commission que nos aînés étaient plus audacieux. Il y a bien longtemps, il y avait un petit train qui allait de la place du Canada, à Caen, jusqu’à Courseulles-sur-Mer. On m’a rit au nez” explique Franck Guéguéniat. “Aujourd’hui on a besoin de transport sur site propre. On ne peut pas avoir un double discours, dire ‘arrêtons le tout voiture’ et ne pas proposer d’alternative aux habitants. Le raisonnement ne doit être que purement économique”. Le maire d’Épron se dit déterminé à relancer les discussions avec Caen-la-Mer. Il est vrai que la carte définitive du futur tramway n'est pas encore arrêtée, même si le débat porte plutôt sur le parcours définitif à l’Ouest du centre-ville.

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