Que faire contre le stationnement anarchique en Provence ?
Stationnement en double file, sur une place pour personne handicapée ou une voie de bus... Les incivilités des conducteurs sont légion en Provence. À Marseille, la Ville tente d'augmenter les contrôles et étend les zones de stationnement payant, mais les problèmes persistent.

Rester calme au volant, un défi difficile à relever en Provence. Les incivilités liées au stationnement gênant sont quotidiennes. Dans le 7e arrondissement de Marseille, un exemple fleurit à chaque rue : voie de bus, passage piéton, double file, carrefour... Les voitures se garent n'importe où. Ce qui provoque parfois de vives tensions et des embouteillages, comme le montre cette vidéo tournée rue Joël-Recher, une rue à double-sens dans laquelle des voitures stationnent illégalement. Résultat : deux automobilistes refusent de se céder le passage... pendant 15 minutes.
"Ma fille ne vient plus me voir !"
"Il n'y a pas de places, alors les gens font comme ils peuvent", déplore Christine, qui habite ce quartier. Elle a choisi de louer un garage à un kilomètre de son logement, pour ne pas tourner des heures à la recherche d'une place de stationnement.
Pour ceux qui n'ont pas les moyens de louer un box, ça se complique. "Ma fille ne vient plus me voir, raconte Fatima. Elle ne peut jamais se garer ici, alors c'est moi qui me déplace chez elle, en bus."
Changer les habitudes
Des Marseillais comme Brendy, fleuriste dans le 7e arrondissement, aimeraient que la mairie construise des parkings. "On ne peut pas pousser les murs", rétorque Jean-Luc Ricca, conseiller municipal en charge du stationnement et de la circulation. L'une des solutions envisagées pour éviter le stationnement anarchique est de réduire la présence des voitures en ville.
Depuis le 1er octobre, le stationnement est devenu payant dans 130 rues du centre. Une mesure qui peut inciter à se déplacer en transports en commun. L'autopartage se développe aussi. La mairie assure qu'elle a multiplié par 10 les places dédiées à ces voitures partagées. Enfin, Marseille multiplie les zones piétonnes. Elles vont tripler d'ici 2020.
L'autre levier d'action reste la sanction. Depuis 2018, des voitures électriques équipées de caméras, les "scancars", sillonnent Marseille. Leur technologie permet de scanner les plaques d'immatriculation des véhicules mal garées. Quelque 35 agents sont également mobilisés sur le terrain.