Seine-et-Marne : des usagers de la ligne P bloqués cinq heures à cause d'un sanglier
Mercredi soir, peu avant 19h, le train Paris-Provins de 18h16 percute un sanglier. Pendant cinq heures, les usagers restent bloqués à bord sans eau, sans nourriture et sans climatisation. Ils dénoncent une gestion calamiteuse de la SNCF.
Les usagers de la ligne P disent avoir l'habitude des galères et des retards sur cette ligne toujours pas électrifiée du transilien, mais mercredi soir ils ne s'attendaient pas à une telle situation. "On ne laisse pas les gens bloqués dans un train des heures à cause d'un sanglier !", s'exclame Claudie, qui était à bord ce soir-là.
Peu avant 19h, le train roule déjà au ralenti quand il percute brusquement un sanglier entre Roissy-en-Brie, et Ozoir-la-Ferrière. "Comme un bruit de ferraille", décrit Claudie. Le choc a entraîné une fuite empêchant le train de freiner et donc de repartir. À 21h20, débute le rapatriement des usagers de la rame de tête dans les deux autres, ce qui prend du temps. "La clim ne marchait pas, on crevait de chaud, de faim, les toilettes ne marchaient pas", raconte Claudie qui salue tout de même le sang-froid dont ont fait preuve les usagers. "Il y avait un bébé dans ma rame, qui pleurait, mais sa mère a su gérer calmement la situation il s'est ensuite endormi".
La galère a duré sept heures pour Claudie
Ce n'est qu'autour de 23h30-minuit que le train repart finalement en marche arrière, direction Roissy-en-Brie. Enfin arrivés en gare, les usagers comprennent que la galère n'est pas terminée, car le train qui les attend est trop petit. Ils "se bousculent, crient", poursuit Claudie qui reste à quai avec des dizaines d'autres. Claudie rentre finalement chez elle à 1h30 grâce à des amis venus la chercher. Pour d'autres, il a fallu attendre des bus de substitution pour les emmener jusqu'à Provins.
Le collectif des usagers de la Ligne P réclame désormais des explications à la SNCF, jugeant la gestion de la situation désastreuse. "Pourquoi avoir choisi cette solution en nous mettant en péril, parce qu'il y avait le risque qu'on se fasse percuter par un autre train ?", interroge Claudie. La SNCF explique pour sa part que l'opération était complexe donc longue, et qu'il était trop dangereux de faire évacuer les usagers en pleine nuit.