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Sylvain Laval, à propos de la fermeture du pont Esclangon : "Il faut que la ville de Grenoble entende raison"
Sylvain Laval, fraîchement réélu président du syndicat des mobilités de l'aire grenobloise est l'invité de France Bleu Isère ce vendredi. Il évoque les projets du SMMAG et appelle la ville de Grenoble à travailler en concertation à propos du pont Esclangon entre Fontaine et Grenoble.
France Bleu Isère : Vous avez été réélu avec 21 voix sur 28 (et 7 abstentions), vous étiez le seul candidat. Comment vous êtes-vous entendu avec la droite et les écologistes, pour qu'ils ne présentent personne face à vous ?
Sylvain Laval : Le SMMAG est un syndicat de coopération territoriale composé de plusieurs intercommunalités du département. Nous travaillons tous les uns en lien avec les autres. Et donc tous ceux qui veulent contribuer à ce travail sont les bienvenus. Ce n'est pas un syndicat d'accords politiques, mais de coopération territoriale et c'est dans cet état d'esprit que nous avons travaillé.
Alors, hier, la droite de la Métropole qui a voté pour vous. Vous êtes quand même un peu critiqué, notamment concernant les lenteurs du programme que vous voulez mettre en place. Quel est votre calendrier ?
Eh bien, c'est la définition d'un budget commun, d'une programmation budgétaire dans les mois qui viennent et qui devra être adopté avant le printemps de l'année prochaine et sur laquelle nous allons travailler collectivement.
Rappelons les missions du SMMAG, en quelques mots ?
Le SMMAG, c'est le rassemblement de la Métropole grenobloise, du Grésivaudan et du Voironnais, avec le Département, sur toutes les questions de mobilité, les transports publics, les sujets de vélo, sur les sujets d'auto partage, de tarification. C'est toute la coordination des déplacements et des sujets de mobilité. Cela concerne près de 650.000 habitants sur un grand bassin de vie.
Les écologistes vous mettent un peu la pression pour que vous appliquiez enfin la gratuité des transports. Est ce que vous en êtes quelque part sur ce dossier qui traîne depuis très longtemps? C'est un peu un serpent de mer ?
Chacun a des positions et les défend. C'est tout à fait normal dans le débat public. C'est leur point de vue. Ce n'est évidemment pas le point de vue de tout le monde, et donc il faut travailler sur ces questions. Il y a au sein du SMMAG des groupes de travail qui évoqueront la question de la tarification dans son ensemble. Parce qu'il y a des sujets de coordination entre les réseaux pour simplifier les tarifs des usagers, les coordonner et revoir l'ensemble des tarifs. Et après ? Il y a un débat qui se pose sur des gratuités éventuellement ciblées, des gratuités plus importantes en fonction des revenus, sur des questions aussi de combinaison entre plusieurs services et des tarifs attractifs. Ce sont tous ces sujets-là que nous allons travailler dans les mois qui viennent avec les élus du SMMAG.
Mais c'est faisable la gratuité ? Au moins pour certaines catégories de personnes, les étudiants et les retraités, c'était le cas avant ?
Ce n'est pas si simple et pose de nombreuses questions, de fonctionnement, de principe, d'égalité entre les différents usagers et, bien sûr, de financement. Moi, je mettrai cette question sur la table et nous la débattrons collectivement. Ce n'est pas à moi d'en décider seul.
L'écologiste Yann Mongaburu qui représentait depuis plusieurs années le SMMAG au GART, le groupement des autorités régulatrices des transports dont il était le vice-président national, n'a pas été reconduit dans ses fonctions. Ça ressemble à un ultime règlement de comptes ou vous lui avez préféré d'autres personnes ?
Pas du tout. C'est la vie normale d'une structure lorsqu'elle se renouvelle et qui envoie des représentants issus de son exécutif. Donc, comme jusqu'à aujourd'hui, nos collègues écologistes ne sont pas membres de l'exécutif, il est normal que les représentations soient adaptées aux membres de l'exécutif. C'est comme ça que ça fonctionne partout.
Une question sur le pont Esclangon entre Fontaine et Grenoble : où est-ce qu'on en est ? Est-ce que ça va déboucher sur un accord puisqu'il y a eu récemment une manifestation des élus de Fontaine ? Le pont est donc fermé côté Grenoble et les Fontainois ne peuvent pas passer ce pont. Quelle est votre position et comment vous allez faire pour essayer de débloquer la situation ?
La position de la Métropole a toujours été la même. Ce pont doit être rouvert puisqu'il n'y a absolument aucune raison qui justifie sa fermeture. Et la manière dont cela a été fait, à la fois n'est pas correct, mais surtout pas conforme à la réglementation. Nous avons tous le souci de la sécurité des usagers, quels qu'ils soient, et nous avons travaillé sur cette question. Des propositions très claires ont été faites pour sécuriser le pont du Vercors. Il faut maintenant que la ville de Grenoble entende raison, vienne travailler avec tout le monde et rouvre enfin ce pont dans l'intérêt des habitants , des usagers des deux rives du Drac, mais aussi de l'ensemble de la métropole.
Sur le sujet du transport par câble au-dessus de la presqu'île scientifique, on entend de plus en plus la petite musique qui dit que ça ne se fera pas. Alors, qu'est ce que vous en pensez ?
Je ne comprends pas cette petite musique parce que c'est un projet qui est extrêmement avancé. C'est certainement le projet le plus avancé d'ailleurs de notre syndicat qui suit son cours. Il y a actuellement des concertations. Nous aurons une enquête publique qui est la dernière étape réglementaire sur le premier semestre 2022 pour, nous l'espérons, pouvoir lancer ce chantier à la fin de l'année 2022. C'est un très beau chantier pour notre territoire de demain, avec un mode de transport innovant qui relie deux rives de nos montagnes.
Vous êtes à nouveau le président du SMMAG, pour combien de temps ?
Jusqu'à la fin du mandat, c'est-à-dire début 2026 si les choses n'évoluent pas d'ici-là.
C'est un mandat qui vous tient vraiment à cœur, en plus de votre mairie de Saint-Martin ?
Absolument. C'est un très beau sujet. La question de mobilité, c'est le quotidien de tout le monde, de nous toutes et nous tous. Et puis, on travaille tous ensemble sur cette question et il y a de nombreux enjeux, de nombreux défis à relever. On le voit tous les matins quand on se déplace, et tous les jours. Et donc maintenant, il nous faut travailler avec tous les acteurs. Pour réussir et faire avancer la vie des habitants.
La réponse de la ville, par la voix de Gilles Namur
Gilles Namur, adjoint à la Nature en ville, aux Espaces publics, à la Biodiversité, à la Fraîcheur et aux Mobilités, explique la position de Grenoble dans un communiqué :
"Nous sommes très surpris des propos du vice-président de la Métropole qui appelle la Ville de Grenoble à "entendre raison". Nous l'appelons à faire preuve surtout de responsabilité face aux dangers que courent les piéton-nes, personnes à mobilité réduite et cyclistes sur cette traversée du Drac. Par notre arrêté de septembre, nous avons enfin obtenu qu'il étudie la sécurisation de cette traversée après des demandes restées sans réponses depuis des mois. Refusant à ce stade d'étudier la solution Esclangon pourtant aisée à mettre en œuvre, la Métropole nous a fait parvenir des premières propositions de sécurisation du pont du Vercors. Nous les avons étudiées dès réception avec la plus grande attention. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu avec la Métropole et la Ville de Fontaine. Plusieurs points nous posent aujourd'hui encore des questions, questions que nous ne prenons pas à la légère car elles concernent la sécurité des piéton-nes, notamment les plus vulnérables, des personnes à mobilité réduite et des cyclistes de tous âges. Leur sécurité n'est pas une variable d'ajustement, nous agissons de manière lucide et responsable. Grâce à la décision du tribunal, nous regarderons et étudierons sereinement ces enjeux dès la semaine prochaine afin de garantir la sécurité des habitantes et habitants. Nous sommes convaincus qu'une solution peut être trouvée rapidement en lien avec les associations spécialisées pour garantir une traversée sécurisée soit sur le pont du Vercors soit sur le pont Esclangon, en fonction des phases du chantier".
Ma France : Mieux vivre
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