Tours : les livreurs de repas Uber priés de ne plus stationner dans 3 zones de la ville
Suite aux plaintes des riverains et des commerçants, la mairie de Tours demande aux livreurs de plats à emporter de ne plus patienter sur la place Châteauneuf, la place du Grand Marché et la rue Charles Gille.

Les coursiers des plates-formes de livraison de plats cuisinés du type Ubers Eats ou Deliveroo sont priés de quitter la place Châteauneuf, la place du Grand Marché et la rue Charles Gille. La faute à une trop grande fréquentation de livreurs dans l'attente de leurs commandes. Des rassemblements de cyclistes sur les trottoirs et les terrasses qui dérangent les riverains et les commerçants.
Tous les matins, vers 11 heures, ils étaient quinze, vingt vélos stationnés sur les trottoirs. - Marie-Pierre, gérante d'un salon de coiffure.
Dans la rue Charles Gille par exemple, l'attroupement des livreurs, dans l'attente de leurs commandes, empêchaient le passage des piétons, voire même du tramway. "Ils étaient quinze, vingt vélos stationnés sur les trottoirs. Les piétons étaient obligés de descendre sur la route, en manquant de se faire écraser par les voitures", décrit Marie-Pierre, gérante d'un salon de coiffure.
Ces regroupements s'expliquent avec l’algorithme des applications de livraisons à domicile. Plus les coursiers sont proches d'un restaurant, plus ils ont de commandes. A 3.50 euros la course, beaucoup sont donc tentés de patienter devant les grandes enseignes de fast-food.
Tension en terrasse
Sur la place du Grand marché, les livreurs n'hésitent pas à patienter sur les terrasses des restaurateurs. De quoi agacer les serveuses, comme Sophie : "Quand tu es serveuse, et que tu livres en terrasse, avec un plateau, et qu'eux passent en vélo, c'est dangereux". "On est obligé de les pousser parce qu'ils sont devant nos menus", renchérit Nathalie.
Maintenant on a plus de points stratégiques - Moussa, coursier chez Uber Eats

Beaucoup de livreurs comprennent la gène occasionner, mais sont dans l'attente de solution de la mairie. "On ne sait pas encore s'ils vont nous trouver des endroits où on peut se positionner", déclare Valentin assis sur son vélo. "Si on est loin des restaurants, on a moins de commandes. Avant je faisais huit courses par jour, maintenant quatre ou cinq", regrette Mamadou, coursier chez Uber Eats depuis quatre mois.
En appliquant la demande de la mairie, les coursiers sont maintenant un peu plus éparpillés. Chacun tentent donc de trouver le meilleur endroit : dans les coins de rues, les renforcements de maison, à la marge des parkings à vélo... L'important est de conserver une proximité avec les restaurants. "Maintenant on plus de points stratégiques", se plaint Moussa, 34 ans.
Créer des espaces dédiés à la prise des commandes
C'est l'une des solutions évoquées par la mairie pour fluidifier la circulation, tout en répondant à la demande des coursiers. L'objectif est de trouver des lieux placés proches des restaurants, sans pour autant gêner les riverains et les commerçants.
"On a rencontré Uber Eats, puis on va faire la même chose avec Deliveroo, pour voir de quelle manière on peut leur trouver un lieu où ils puissent être à proximité de leurs clients et en même temps que cela ne gène pas la circulation", suggère Mauro Cuzzoni, élu à la mairie de Tours, en charge du commerce.
Une équation difficile à résoudre quand on sait la concurrence féroce que se livrent les coursiers pour obtenir toujours plus de courses.