- Accueil
- Infos
- Transports
- VIDÉO - Un tunnel de dix kilomètres de long sous la montagne pour la future centrale hydraulique Romanche-Gavet
VIDÉO - Un tunnel de dix kilomètres de long sous la montagne pour la future centrale hydraulique Romanche-Gavet
C'est le plus gros chantier hydroélectrique de France. A Livet, depuis 2010, EDF construit sa future centrale hydraulique de Romanche-Gavet. Elle sera enterrée. L'eau arrivera dans une galerie de 10 kilomètres qui vient d'être terminée.

La galerie d'amenée est aussi longue que le tunnel du Mont-Blanc. Trente mois d'effort, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ont été nécessaires pour creuser, dans une roche dure, appelée Gneiss, dix kilomètres de tunnel. Plus 200 ouvriers spécialisés, qu'on appelle des compagnons, ont utilisé un tunnelier, qui répond au doux nom de Lilorosa et un autre baptisé Rosali, qui lui a creusé quatre kilomètres l'an dernier.
Le bout du tunnel, un grand moment d'émotion
Lilorosa est une machine de 200 mètres de long et d'un poids de 600 tonnes. Elle a permis d'avancer de 15 mètres par jour : "Lilorosa a fini de creuser ses six kilomètres de galerie le 14 décembre dernier. C'était un grand moment d'émotion pour toutes les équipes. Une belle aventure technique et humaine !" clame Daniel Pierra, chef d'aménagement du site Romanche-Gavet "On a respecté notre tracé, à 10 centimètres près !".
30 % de production d'électricité en plus
Le bout du tunnel ne signifie pas que les travaux sont pour autant terminés. En ce moment, on démonte le tunnelier et toutes les infrastructures installées sous la montagne. Parallèlement, on a commencé à creuser un puits vertical de 160 mètres : "C'est par là que l'eau de la Romanche, amenée dans la galerie, se jettera sur les turbines. La vitesse et la force de l'eau permettra de produire 30 % d'électricité en plus! "explique Céline Barbiero, chef de projet Romanche-Gavet. De quoi alimenter 230 000 habitants, soit la moitié de l'agglomération grenobloise.
170 000 mètres cubes de roche ont été extraits de la montagne par les tunneliers, soit 460 000 tonnes de mareings évacués et qui ont servi à fabriquer des revêtements routiers.
Dans la galerie, nous rencontrons deux compagnons qui travaillent sur le chantier depuis 2010, Nicolas et Guillaume. Ils ont participé au creusement de la galerie et sont fiers du travail accompli : "On est une famille et on est heureux d'avoir réussi ! Il y a eu quelques aléas sur le chantier, notamment quand les géologues ont décelé dans la roche, de l'amiante. On a travaillé avec masque et combinaison." Et puis, en 2013, il y a eu un accident du travail à l'extérieur du tunnel. Un ouvrier a été tué par la chute d'un tuyau alors qu'il déchargeait un camion.
La mise en service de cette centrale enterrée est prévue pour 2020. Ensuite, les cinq barrages et six usines hydroélectriques actuels seront détruits, sauf celle des Vernes, classée monument historique. Ce chantier fait aussi travailler les entreprises locales avec des retombées estimées à 52 millions d'euros.
"Il ne faut pas oublier aussi tout l'aspect environnemental du projet" conclut Céline Barbiero. "Avec cette centrale souterraine, on va rendre la rivière aux promeneurs et aux pêcheurs, entre Bourg d'Oisans et Gavet."