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XL Airways : les passagers pourront-ils être remboursés ?

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Alors que le tribunal de commerce de Bobigny dira ce mercredi si l'activité d'XL Airways peut se poursuivre ou non, les milliers de personnes qui ont acheté des billets d'avion ont l'impression d'être face à un mur. Pourtant, une solution pourrait exister pour se faire rembourser : le chargeback.

Les passagers d'XL Airways qui ont acheté un vol sec sont sans solution Les passagers d'XL Airways qui ont acheté un vol sec sont sans solution
Les passagers d'XL Airways qui ont acheté un vol sec sont sans solution © Maxppp - Serge Gueroult

"Cela fait trois ans que j'économise", a confié à France Bleu Céline Boisgard, de Châtellerault. "On n'a pas pris de vacances l'an dernier pour pouvoir partir l'année prochaine", a de son côté expliqué Vanessa, de Lorient. Depuis ce mardi matin, France Bleu recueille vos témoignages grâce aux deux groupes Facebook créés depuis le placement en redressement judiciaire d'XL Airways. Si toutes les histoires sont singulières, toutes disent la même chose : l'impuissance, la colère et la tristesse. 

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Aucune chance de remboursement

La compagnie aérienne a été placée en redressement judiciaire le 23 septembre dernier et le tribunal de commerce de Bobigny se prononcera ce mercredi sur les offres de reprises. Le juge dira si l'entreprise peut poursuivre ou non son activité. Mais pour les consommateurs qui ont acheté des billets d'avion pour les prochaines semaines directement avec XL Airways, il n'y a plus d'espoir de partir. 

"J'attends demain (mercredi), mais je n'y crois pas", confie Vanessa. "On devait partir en février 2020 en Guadeloupe avec nos deux enfants. On a payé a dépensé 3.255 euros pour des vols secs. J'ai pris une carte bancaire Visa Premier exprès", pour avoir de bonnes garanties, "mais il n'y aura pas de remboursement a priori". "Les chances de dédommagement sont assez faibles, estime aussi Céline Boisgard, de Châtellerault. Je suis vraiment très triste. J'ai réservé ces billets en août" et la compagnie a cessé de vendre ses billets le 19 septembre. "Ils devaient le savoir qu'ils allaient être en faillite, pourquoi ont ils laissé le site actif ?" s'interroge Céline. 

L'espoir de la procédure de chargeback ou de rétrofacturation

Et pour tous, le même constat : "on se sent démuni, on ne sait pas trop quoi faire". Même si le tribunal de commerce de Bobigny n'a pas encore prononcé la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne, trois options s'offrent aux consommateurs qui ont acheté un vol sec. 

  1. Si la faillite est prononcée, il faut remplir une déclaration de créance auprès du mandataire judiciaire. Ce dernier répartira l'argent qu'il reste entre tous les créanciers, explique la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT). Les salariés en premier lieu. Les passagers étant plutôt au bas de la liste de ceux qu'il faut payer. 
  2. Les consommateurs peuvent aussi se tourner vers leur banque et leur carte bancaire. Mais bien souvent, la clause de faillite est exclue des garanties. 
  3. Enfin, il existe une procédure peu connue en France, mais très pratiquée dans les pays scandinaves et anglo-saxons : le chargeback, ou la rétrofacturation en bon français. Selon le Centre européen des consommateurs (CEC), qui reçoit ce mardi de très nombreux appels sur les recours possibles, cette procédure existe et "il faut insister auprès de sa banque". Ce recours bancaire concerne les achats effectués en ligne sur un site étranger ou français et présentant un problème à la livraison. Cette procédure peut être engagée pour plusieurs motifs, y compris en cas de faillite de la société, et "_quelle que soit la nationalité de l'entreprise__. Cela peut marcher_", estime le CEC, "cela doit marcher". 

►► Retrouvez dans cet article tous les détails relatifs à la procédure de chargeback - rétroacturation

Nécessaire fonds de garantie

Mais au-delà du cas XL Airways, les associations de défense des consommateurs demandent depuis plusieurs années la création d'un fonds de garantie pour les victimes des faillites des compagnies aériennes, c'est même "essentiel" pour la FNAUT. Mais pour la FNAUT et l'association professionnelle de solidarité du tourisme, contactées par France Bleu, les "grosses" compagnies sont très réticentes à ce fonds, estimant qu'elles auraient à payer pour les "petites". 

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