Brigitte au Palatinu à Ajaccio
Brigitte, qui n’est pas une femme, et qui ne s’appelle toujours pas Brigitte dans la vraie vie, nous livre son deuxième album "À bouche que veux-tu".

bouche rouge piment, et donnent doublement corps à une femme plurielle qui
arbore fièrement ses contradictions. La Brigitte d’aujourd’hui est tant
Barbarella de banlieue au cœur de boxeur que féline enchantée d’être captive
d’un amant solaire.
Après nous avoir fait découvrir leur style inimitable et
inclassable aux influences picorées un peu partout avec _Et vous, tu m’aimes
? _en 2011- album écoulé à plus de 200 000 exemplaires- qui nous racontait
la reconstruction d’un cœur abimé, Aurélie et Sylvie se plaisent maintenant à
explorer tout ce qui anime la femme qui s’assume : Le duo scande un sucre
brûlant pour mieux porter leur désir en étendard, susurre leurs doutes du
quotidien en trilles acidulées, les voix se font parfois plus chattes pour
mieux apprivoiser un crétin adoré qui trône sur son perchoir. Mais surtout,
inlassablement, les filles chantent que oui, il existe plein d’amours heureux.
_À bouche que veux-tu _a été intégralement écrit et
composé par Aurélie et Sylvie, au fil de leur tournée de plus de 250 dates
données tant en France qu’à l’étranger. Il a également été produit sous leur
label B. Records, qu’elles ont créé pour l’occasion. Elles ont sollicité Marlon
B pour coréaliser ce deuxième album avec elles, avec lequel elles avaient déjà
collaboré sur Et vous, tu m’aimes ?
Les arrangements y sont généreux, avec une infinité de cuivres et des cordes en
hommage aux divas des années 70. Des percussions comme des stroboscopes disco.
Des soupirs soulignés par des lignes de violons épiques. Un délicieux rhodes
afin d’auréoler un salaud magistral, des orchestrations africaines pour mieux
s’assujettir à un désir incandescent. Egalement des synthés parce que Brigitte
c’est aussi un mec comme les autres. Sauf qu’elle pleure parfois le soir en
secret, en chantant sa liberté sur un reggae à la fraise.
Cet album, pluriel dans ses influences et par la couleur de ses textes, est
peut-être la conciliation entre la recherche d’ivresse de jeune fille et
l’accomplissement de la femme bâtisseuse. Brigitte vouvoie son amant et se
saoule au bar comme un danseur de polka, Brigitte se remet d’un amour
inconsolable à tout jamais le temps de siffler son soda à la paille, Brigitte
s’accroche au flipper mais fond comme glace au soleil pour un garçon qui a la
douceur de lui prêter sa veste un soir d’hiver, Brigitte demande poliment avant
de s’offrir à bouche que veux-tu. En trois mots, Brigitte aime infiniment.