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Sanofi sanctionné pour avoir dénigré le générique de son médicament phare

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L'Autorité de la concurrence a annoncé mardi avoir sanctionné le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis à hauteur de 40,6 millions d'euros pour avoir dénigré les génériques de Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au monde.

Le groupe a joué sur les peurs pour dénigrer les génériques de son blockbuster, le Plavix.
Le groupe a joué sur les peurs pour dénigrer les génériques de son blockbuster, le Plavix. © Maxppp

Sans pitié, l’univers concurrentiel de l’industrie pharmaceutique amène parfois certains à franchir la ligne rouge pour protéger leurs profits. Mais un gendarme veille : mardi, l'Autorité de la concurrence annonçait ainsi avoir sanctionné le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis à hauteur de 40,6 millions d'euros pour avoir dénigré les génériques de Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au monde .

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Médecins et pharmaciens cibles du laboratoire

L’autorité, saisie par Teva Santé, le leader mondial des médicaments génériques , estime que le groupe pharmaceutique a mis en place auprès des professionnels de la santé, les médecins et pharmaciens d'officine, une stratégie de dénigrement à l'encontre des génériques de Plavix afin de limiter leur entrée sur le marché et de favoriser ses propres produits, le princeps Plavix (anti-thrombotique), ainsi que son propre générique Clopidogrel-Winthrop .

Protéger à tout prix son blockbuster

Après l'expiration en juillet 2008 en Europe du brevet qui protégeait ce "blockbuster", utilisé pour la prévention des récidives des maladies cardiovasculaires graves, Sanofi a ainsi mis en oeuvre une stratégie de communication dont l'objectif était d'enrayer le processus de substitution générique. D’abord** au stade de la prescription** , en obtenant des médecins qu'ils apposent sur l'ordonnance la mention "non substituable", et** au stade de la substitution** elle même "en incitant à substituer Plavix par son propre générique", au détriment des génériques concurrents.

Sanofi a joué sur la peur de l’erreur de prescription

Il ressort ainsi de nombreux témoignages recueillis par l’Autorité de la concurrence que les visiteurs médicaux et délégués pharmaceutiques de Sanofi-Aventis ont diffusé à l'échelle nationale auprès des médecins et des pharmaciens un discours jetant le doute sur l'efficacité et l'innocuité des génériques concurrents de Plavix et laissant entendre que leur responsabilité pourrait être engagée en cas de problème médical. En somme,** jouer sur la peur pour instiller un doute sur la qualité et la sécurité des génériques** , sans se fonder sur le moindre fait avéré, puisque rien ne permet de démontrer que les génériques concurrents de Plavix sont moins sûrs que le princeps.

Le groupe dément

Dans la foulée, Sanofi-Aventis contestait la décision de l’Autorité de la concurrence, et annonçait vouloir faire appel, soutenant que le groupe n’avait "jamais remis en cause la bioéquivalence des génériques de Plavix".

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