- Accueil
- Sports
- Football
- 1976, mémoire de supporters : une épopée fondatrice des valeurs contemporaines de l'ASSE
1976, mémoire de supporters : une épopée fondatrice des valeurs contemporaines de l'ASSE
1976-2016. Voilà 40 ans que l'AS Saint-Étienne a écrit une des plus belles pages du football français. Les Verts ont certes perdu 1-0 face au Bayern Munich en Coupe des clubs champions européens, mais ils ont soulevé un élan, une ferveur, construit une épopée que des supporters n'oublieront pas.

Après l'épopée de 1976, la passion pour l'AS Saint-Étienne s'est transmise, de génération en génération. Elle continue de traverser les âges qu'on habite dans le Forez ou ailleurs. C'est comme un héritage familial, sans droit de succession, si ce n'est un maillot ou un abonnement au Chaudron. La légende verte s'est construite autour de trois hommes ces années-là, le président Roger Rocher, l'homme à tout faire Pierre Garonnaire et l'entraîneur Robert Herbin. Aujourd'hui aussi, il y a un trio rappelle Philippe Gastal le directeur du Musée des Verts : Roland Romeyer, Dominique Rocheteau, et Christophe Galtier.
"Ce sont les mêmes valeurs 40 ans plus tard. Roland a connu cette période. Dominique était joueur. Christophe Galtier est d'origine marseillaise et a très rapidement épousé les valeurs stéphanoises."
— Philippe Gastal, directeur du Musée des Verts
Alors que Jacques Garonnaire, le fils de Pierre avait coupé avec le football depuis des années, il y est revenu récemment, après un coup de fil de Roland Romeyer, comme si c'était hier. "J'ai retrouvé des images de cette époque, avec le symbolisme, avec l'amour du club. Roland (Romeyer) m'a remis dans mon passé", raconte Jacques.
Roland Romeyer, le président de l'AS Saint-Étienne, était à Glasgow le 12 mai 1976, au milieu des autres supporters. Aujourd'hui, c'est lui le garant des valeurs de l'époque, 40 ans plus tard, alors que Saint-Étienne et la société ont changé. "J'ai baigné à l'ASSE dans cette époque dont on parle. Ce qui me frappait, ce sont ces moments de convivialité, ces moments de partage, ces moments de solidarité, de respect. C'est ce que je m'efforce de perpétuer à l'AS Saint-Étienne. Il faut savoir d'où l'on vient, les valeurs de la ville, les valeurs de ces ouvriers qui travaillaient dur, qui venaient assister aux matchs, qui étaient derrière leur équipe, qui la portait."
Roland Romeyer reconnaît que, 40 ans plus tard, il faut continuer à entretenir cette flamme de 1976. Ce patrimoine fait partie de l'histoire de Saint-Étienne et du football français. "Je suis heureux d'être à la tête d'un club mythique de cette importance. Il y a eu cette belle histoire écrite en 1976 et après on essaie de l'entretenir. On y arrive."
Les joueurs de l'AS Saint-Étienne étaient choisis pour leur qualités de footballeur mais aussi pour leur état d'esprit. En 1976, ils étaient nombreux à venir de Saint-Étienne et de sa région : Gérard Farison , Jean Castaneda , Jean-Marc Schaer ou encore Yves Triantafilos. Quarante ans plus tard le seul joueur du cru, c'est Loïc Perrin, une spécificité de 76 qu'il faudrait savoir renouveler en 2016. Michel, supporter des Verts, souhaiterait bien "que demain il y ait cinq ou six Stéphanois dans l'équipe pour perpétuer ce qui été lancé par ces gens il y a 40 ans."
Cet héritage dont jouissent les Verts d'aujourd'hui, Jean-Jacques a pu le constater, il transcende les frontières, il est immense. "J'ai eu la chance de voyager, d'aller à Tahiti, par exemple, et d’être accueilli à l'aéroport par des supporters de Saint-Étienne. Il y en a à Tahiti, c'est quand même extraordinaire, il y en a partout. Saint-Étienne, son club a une âme et cette âme, elle continue à vivre."