À L'ÉCOLE DE L'AJA - L'île de La Réunion, nouvelle terre de recrutement pour l'AJ Auxerre
ÉPISODE 4 - Grâce à un partenariat avec le club de La Tamponaise, l'AJA recrute de plus en plus sur l’île de La Réunion. Le directeur du centre de formation, Bernard David, et l’entraîneur des 15 ans auxerrois, Jean-Sébastien Jaurès, viennent de passer huit jours sur place.
On est sur les contreforts du Piton de la Fournaise, le volcan comme on l'appelle ici. Sur les terrains de La Tamponnaise, entourés de palmiers, une vingtaine d'adolescents férus de ballon rond.
Bernard David plante le décor pour ceux qui rêvent du haut niveau : "Ce n'est pas donné à tout le monde, mais c'est possible", détaille le directeur de la formation auxerroise. "Il suffit de beaucoup, beaucoup travailler, et de beaucoup de sacrifices. Mais la porte est ouverte."
"Le partenariat, oui, c'est peut-être une ouverture pour viser plus haut" — Dorian, 17 ans
Face à lui, et aux éducateurs du club, ces jeunes écoutent et se rendent compte de l'opportunité qui leur est offerte. _"_Le partenariat, oui, c'est peut-être une ouverture pour viser plus haut après" selon Dorian.
"Cela nous motive, peut-être réaliser notre rêve si on se fait remarquer", poursuit Alexandre, attaquant de la sélection de la Réunion des 16 ans. "Surtout quand on voit les exemples : Sonny Laiton, (Zachari) Boucher, on se dit que c'est possible", renchérit le milieu de terrain Dorian. Mais Gaëtan en est conscient : "il faut travailler et saisir sa chance quand il y a ce type d’événement".
Un partenariat avec un club phare
La Tamponnaise, plus de 360 licenciés, c'est le club phare du Tampon, la quatrième ville de l’île de La Réunion, 80 000 habitants. Et ce partenariat, mis en place en 2014 par Jean-Marc Nobilo, ancien directeur du centre de formation de l'AJA, aujourd'hui directeur technique régional à La Réunion, est une aubaine pour La Tamponnaise.
"Ce sont surtout les parents qui, quand ils viennent dans un club, veulent savoir à qui on est affilié" explique Natacha Adénor, présidente de la commission jeunes de la Tamponnaise, "où et dans quelle équipe son enfant pourrait rêver de vivre l’aventure dans une formation métropolitaine. Ce partenariat avec Auxerre est une fierté et d'être affilié à une équipe de Métropole est une bonne chose, pour nous."
Avec l'AJ Auxerre, La Tamponnaise compte aussi améliorer le niveau de ses entraînements. Jean-Michel Corré est le directeur technique du club réunionnais : "Notamment dans les dominantes techniques. On aimerait que nos joueurs voient ce que l'AJA propose à ses joueurs."
Trois jeunes venus de La Réunion
Deux jeunes gardiens réunionnais, Sonny Laiton (deux apparitions chez les professionnels) et Théo Robert, 17 ans, sont arrivés récemment à Auxerre. Tout comme le défenseur Harisson Marcelin, qui fait partie de l'équipe professionnelle.
Ces joueurs ne sont pas passés par La Tamponnaise mais leurs noms ont été soufflés par des dirigeants du club partenaire de l'AJA. Le club icaunais mise de plus en plus sur La Réunion. Car le potentiel est immense pour Bernard David : "Dans les années 70, c'était surtout les joueurs des pays de l'Est qui n'étaient pas très chers, les Szarmach et compagnie", d'après le directeur de l'académie auxerroise.
"Maintenant, tous les clubs travaillent bien, il y a encore une zone, La Réunion, où on connaît du monde, et aussi grâce à l'(histoire de) AJA, les Assati, Rabarivony, Jean-Sébastien Jaurès. Il y a encore des joueurs pas chers, à dénicher facilement."
Reportage au Tampon, dans le club de la Tamponaise
Car sur cette île très sportive, aux 850 000 habitants, le football est pratiqué par près de 25 000 passionnés.
"A La Réunion, le foot, c'est une seconde religion. C'est un peu comme au Brésil !" — Jacques Gence, président de La Tamponnaise
"A La Réunion, le foot est une seconde religion", lâche Jacques Gence, qui préside La Tamponnaise, ancien plus grand club de l’île avant son dépôt de bilan en 2014, puis d'être relancé. Il faut voir l'engouement tous les dimanches, de tous nos jeunes, c'est extraordinaire, Le foot, à La Réunion, c'est un peu comme le Brésil."
Un rêve métropolitain
"Dès petit on commence à toucher le ballon et on ne s'arrête plus", complète Dorian Payet, 17 ans. "Après l'école, on se retrouve entre amis sur un petit bout de béton, peu importe, on joue et on s'amuse."
"Ici (à la Réunion), on va voir beaucoup de jeunes faire du vélo, ils vont à l'école à pied. Ils sont donc très athlétiques." — Jean-Sébastien Jaurès
Tout en rêvant de métropole. Et le profil des joueurs réunionnais est un atout selon Jean-Sébastien Jaurès, qui dirige les séances lors de cette visite sur son île. "Ici, c'est beaucoup la nature. En métropole, les garçons sont plus devant la Playstation ou la télé. On est moins dans la course", décrit l'ancien défenseur réunionnais de l'AJA, aujourd'hui éducateur des 15 ans auxerrois. "Ici (à la Réunion), on va voir beaucoup de jeunes faire du vélo, ils vont à l'école à pied. Ils sont donc très athlétiques. Il faut donc profiter de ce potentiel là."
Après avoir vu plus de 600 joueurs sur hui jours, les dirigeants auxerrois souhaitent en faire venir trois ou quatre à l'essai à Auxerre. Des joueurs qui s'éloigneraient du Volcan et des palmiers, mais qui se rapprocheraient de leur rêve.
DÉCOUVREZ "À L'ÉCOLE DE L'AJA"
- ÉPISODE 1 - La vie au centre de formation de l'AJ Auxerre
- ÉPISODE 2 - Le déracinement familial
- ÉPISODE 3 - La scolarité en petit comité
- ÉPISODE 4 - L'île de La Réunion, nouvelle terre de recrutement pour l'AJ Auxerre
- ÉPISODE 5 - Apprentis footballeurs et amoureux, est-ce possible ?
- ÉPISODE 6 - L'alimentation, bien réglementée
- ÉPISODE 7 - Dans les pas du responsable du recrutement des futures pépites
- ÉPISODE 8 - L'importance de la Coupe Gambardella