Football : mort de Bruno Martini, ancien gardien de l'équipe de France, des suites d'une crise cardiaque
Victime d'un infarctus il y a une semaine, Bruno Martini (58 ans) s'est éteint la nuit dernière dans un hôpital de Montpellier où il avait été admis. Le MHSC pleure son ancien gardien de but international, devenu directeur adjoint du centre de formation.
Depuis le lundi 12 octobre, le football français retenait son souffle et priait pour que Bruno Martini se remette d'un grave malaise cardiaque survenu l'après-midi, alors qu'il se trouvait sur le parking du centre de formation du Montpellier Hérault, académie dont il était directeur adjoint en charge de la scolarité.
Malheureusement, la nouvelle tant redoutée est arrivée : Bruno Martini s'est éteint à l'âge de 58 ans, et alors que son épouse et ses enfants étaient auprès de lui. Sa santé avait été considérablement abîmée à la suite de cet accident. L'ancien footballeur avait d'ailleurs été placé dans le coma, en soins intensifs.
La disparition brutale de Bruno Martini, c'est celle d'une des grandes figures du football tricolore : ancien gardien d'Auxerre où il a été formé et où il a émergé en 1981, puis de Nancy où il a été prêté, et enfin de Montpellier où il a mis un terme à sa carrière, après quatre saisons, en 1999, Bruno Martini avait aussi gardé la cage de l'équipe de France à 31 reprises, avant de devenir entraîneur des gardiens chez les Bleus puis directeur adjoint du centre de formation de Montpellier en 2014.
Tout au long de sa carrière, partout où il est passé, les compétences et les valeurs de Bruno Martini lui ont permis de faire son trou, sans jamais faire de vague. Un homme discret et généreux, un gardien talentueux, voilà ce que retiendront de lui tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer.
Un gardien doué, un entraîneur chevronné
Formé à l'AJ Auxerre, où il démarre au début des années 1980 et fait l'essentiel de sa carrière, c'est à Montpellier que Bruno Martini la termine en 1999 après quatre saisons sous les couleurs de la Paillade, en première division.
Entre temps, une Coupe de France remportée avec les Bourguignons et face aux Héraultais, une demi-finale de coupe d'Europe contre Dortmund jouée sous les ordres de Guy Roux, mais aussi une trentaine de matchs avec les Bleus, dont ceux de l'Euro 92, et un sacre avec l'équipe de France Espoirs au terme du championnat d'Europe en 1988. Au sein de l'équipe nationale, Bruno Martini avait succédé à Joel Bats, avant de laisser la main à Fabien Barthez, qu'il a ensuite accompagné.
Bruno Martini passe la main
Reconverti entraîneur des gardiens, Bruno Martini a connu les sommets avec l'équipe de France. D'abord, aux côtés de Roger Lemerre, lors de l'Euro 2000 remporté face à l'Italie. Puis dans le staff de Raymond Domenech, avec une finale de Coupe du Monde perdue en 2006, toujours face à la Squadra azzura. Dans son palmarès également : deux Coupes des Confédérations, en 2001 et 2002, avec Lemerre puis Santini.
Sa carrière d'entraîneur des gardiens chez les Bleus, Bruno Martini y met un terme après le fiasco de Knysna, en 2010, au moment où Laurent Blanc prend les commandes et succède à Raymond Domenech. Il intègre alors la Direction technique nationale, à la Fédération française de football, avant de la quitter en septembre 2013.
Louis Nicollin lui tend la main
Dès lors, une petite période de chômage, jusqu'à ce que Louis Nicollin le rapatrie dans l'Hérault, au début de l'année 2014. Bruno Martini dira même que le MHSC lui a "rendu de la dignité". Le natif de Nevers devient directeur adjoint du centre de formation.
Il supervise d'abord le pôle gardiens de but, depuis les U14 jusqu'aux pros, lui qui à la FFF avait créé la formation d'entraîneur de gardien de but destiné au haut niveau : "Je me poserai peut-être un jour, mai, pour l'instant, je suis débordé. Une nouvelle vie se construit" confiait-il à l'époque à nos confrères du Journal du Centre.
Sa "cinquième vie"
En 2015-2016, il effectue un court intérim sur le banc en Ligue 1, en tant que co-entraîneur avec Pascal Baills, au lendemain de la démission de Rolland Courbis.
Ces derniers mois, après l'arrivée de Francis De Taddeo à la tête du centre de formation, Bruno Martini s'était un peu plus éloigné des terrains, pour prendre en charge la scolarité au centre de formation, lui qui racontait à son nouveau patron qu'il serait devenu enseignant, s'il n'avait pas été footballeur.
Depuis 2014, Bruno Martini disait avoir entamé sa "cinquième vie" après Auxerre, Nancy, Montpellier (en tant que joueur), et la Fédération.