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DFCO - Jordan Marié : "je pensais que ma jambe allait être en angle droit"

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Près de trois mois après sa blessure au ligament croisé du genou, le milieu de terrain du DFCO Jordan Marié s'est livré au micro de France Bleu Bourgogne, fin octobre 2021. "Jo le cuistot", formé au club, récemment prolongé d'un an, espère retrouver les terrains en février 2022.

Jordan Marié sous le maillot du DFCO, en février 2020 Jordan Marié sous le maillot du DFCO, en février 2020
Jordan Marié sous le maillot du DFCO, en février 2020 © Maxppp - NICOLAS GOISQUE

Le DFCO se déplace à Grenoble , samedi 23 octobre 2021, pour le compte de la 13e journée de Ligue 2. Un match qui sera suivi à distance par Jordan Marié - on l'espère en écoutant la radio. Le milieu de terrain qui vient de fêter ses 30 ans, formé au DFCO, poursuit sa rééducation après sa grave blessure contractée en juillet : une rupture du ligament croisé du genou droit. Son quotidien de blessé, son moral, sa prolongation de contrat , les résultats du DFCO, Patrice Garande mais aussi sa nouvelle passion pour le bricolage ... de retour de Capbreton (Landes), où il a passé plusieurs semaines en stage dans un centre spécialisé, il s'est livré sur sa situation au micro de France Bleu Bourgogne. 

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France Bleu Bourgogne - La première question est simple, mais c'est peut être la plus importante. Comment allez-vous Jordan Marié ? 

Jordan Marié - Ça va très bien. Je suis en pleine pleine rééducation. Je commence à recourir sur un tapis avec moins de poids du corps (grâce à l'AlterG, un tapis qui réduit la gravité, ndlr), mais ça fait plaisir de pouvoir recourir. 

Où en êtes-vous dans la rééducation ? 

Je ne suis pas encore à trois mois. Normalement, je ne devrais pas recourir avant les trois mois, mais j'ai un peu d'avance, donc c'est cool, pourvu que ça dure. Je n'ai pas de douleur particulière, donc pour le moment ça avance bien. 

Vous revenez de plusieurs semaines de stage à Capbreton... 

Elles ont servi à couper un peu avec le centre d'entraînement, parce que j'avais quand même fait un mois et demi de rééducation ici. Ça fait long quand on ne peut pas sortir des locaux, donc ça permet aussi de changer d'air et de continuer à bosser avec d'autres personnes. C'est plutôt intéressant. On bossait dans la continuité de ce que je faisais ici, avec d'autres manières de travailler, d'autres appareils.

Quelles sont les prochaines étapes de la rééducation ? 

Ce sera au fur et à mesure, en fonction des progrès. Chaque jour, je vais travailler pour pouvoir recourir avec le poids de mon corps entier et pouvoir ressortir de l'enceinte du centre, pour regoûter à la pelouse. Ça va se faire petit à petit, avec des appuis, et retoucher le ballon vers le quatrième mois, je pense (en novembre, ndlr). J'ai hâte. Je le retouche un peu mais ce n'est pas pareil que de faire des conduites de balle.

Votre retour est prévu pour quelle date ?

Je dois voir le chirurgien le 1er février pour acter la reprise. Après, je pense que ce sera courant février. Pour le moment, mon corps réagit plutôt pas mal. J'espère qu'il n'y aura pas de pépins par la suite en recourant sur le terrain. 

Pouvez-vous nous raconter le moment où vous vous blessez à l'entraînement, au mois de juillet dernier ?

C'était l'un des derniers entraînements avant le début de la saison. Sur un duel à l'épaule, presque anodin, je bascule du côté droit et ma jambe droite reste au sol. Sur le moment, j'entends craquer mon genou et je sais direct qu'il s'est passé quelque chose. 

J'ai vraiment senti le 'crac' et la rotule qui avait bougé

Vous comprenez tout de suite ? 

Au début, je pensais que ma jambe allait être en angle droit. Au sol, j'ai le réflexe de toucher ma jambe, mais je sens qu'elle est alignée. J'étais un peu soulagé, mais je savais qu'il y avait quelque chose de grave qui s'était passé. J'ai vraiment senti le 'crac' et la rotule qui avait bougé, donc c'est pour ça que la sensation de jambe à 90° était venue dans ma tête. Je n'ai pas pu marcher pour aller jusqu'à la table de soins, ils m'ont porté. Donc, je savais qu'il y avait un truc... Le kiné a fait un test pour savoir si les croisés étaient rompus et le test était sans appel. Il m'a annoncé ça et j'ai vraiment encaissé la nouvelle. C'était dur de l'entendre parce que je n'avais jamais eu de grosse blessure comme ça et on espère ne jamais en avoir une. 

C'était dur de l'entendre parce que je n'avais jamais eu de grosse blessure comme ça

Mentalement, ça doit faire un choc ?

On prend une claque. Au mauvais moment, en plus. On fait toute la préparation, on se prépare pour le premier match et à deux entraînements du match on se blesse gravement, donc on prend une sacrée claque.

Une fois la claque passée, comment fait-on pour garder le moral, pour s'accrocher ? 

Ce qui a aidé, c'est surtout d'avoir fait l'opération le plus tôt possible. Quatre jours après, j'avais rendez-vous chez le chirurgien et le lundi qui suivait, donc une semaine après, je me faisais opérer. J'ai pu basculer dans la rééducation et vraiment penser à ma reprise sur le terrain.

Quel rapport entretenez-vous avec l'équipe ? Vous allez dans le vestiaire, au stade, pour les matchs ?

Je viens à tous les entraînements collectifs. Tous les matins, je suis là avec le groupe, c'est ce qui me permet aussi de garder le contact avec eux et de sourire, de rigoler avec eux. Ça me permet de garder la bonne ambiance avec eux. Et sinon, oui, les matchs à domicile, on va au stade, les matchs à l'extérieur, c'est un peu plus compliqué, on les suit à la télé, sur internet ou à la radio, bien sûr. Je garde toujours un œil dessus. 

Tous les matins, je suis là avec le groupe (...) Ça me permet de garder la bonne ambiance avec eux

Après un début difficile, le DFCO semble sur une pente ascendante. Ce n'est pas trop frustrant de ne pas pouvoir y participer ? 

On a mal commencé sur les cinq premiers matchs. Dans ma tête, je repensais à la saison dernière. C'est une saison différente, mais quand il n'y a pas de résultats comme ça, le groupe en prend un coup. Est-ce que notre ambiance de l'an dernier déteignait sur le groupe de cette année ? Je ne sais pas. En tout cas le coach (Patrice Garande) a apporté du renouveau, je pense qu'au niveau du groupe il y a une meilleure ambiance. Même si je suis en dehors de ces résultats là, c'est plaisant de les voir heureux, de retourner dans les vestiaires à la fin du match et de voir des sourires. Ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu ça. La machine est lancée, pourvu que ça dure ! 

C'est plaisant de les voir heureux, de retourner dans les vestiaires à la fin du match et de voir des sourires

Quels rapports avez-vous avec le nouvel entraîneur, Patrice Garande ? 

On parle un peu, de temps en temps. Je n'ai pas eu d'entretien individuel avec lui. Je pense qu'il attend de me voir revenir sur le terrain pour pouvoir dire le positif et le négatif de mes prestations. 

Pourquoi pas rester plus tard...

Votre contrat a été prolongé d'un an, jusqu'en 2024. Avez-vous été surpris ? 

On en avait parlé avec le président. Dès ma blessure, il m'avait appelé dans l'après midi et il m'avait rassuré. Il m'avait dit que le club et lui allaient être présents dans ce moment-là. Je n'avais pas forcément compris le message mais à Capbreton il m'a rappelé et il m'a dit qu'on se verrait dès le retour. Ça s'est fait très rapidement. Il m'a proposé un an de plus pour que je puisse revenir tranquillement, que je sois assez relâché dans ma rééducation et dans mon retour, ne pas forcer les choses pour éviter une blessure. Forcément, j'allais me mettre un peu plus de pression, étant en fin de contrat à la fin de la saison. J'aurais peut-être donné plus que ce que mon corps est capable de faire. Je pense qu'il n'a pas voulu prendre ce risque-là et il a voulu me prolonger pour assurer ça.

Est-ce que vous vous projetez déjà au terme de votre contrat, en juin 2024 ?

Pour le moment, je suis ma rééducation. Je vais revenir le plus vite possible et du mieux que je puisse. En tout cas, je reviendrai plus fort. Et pourquoi pas rester plus tard ? 

Que pensez-vous de cette attitude du club envers vous ? 

Ils avaient déjà fait ça pour Zakaria Diallo à l'époque, c'est là qu'on reconnaît un club familial. C'est plutôt classe. Je pense que dans d'autres clubs, ils peuvent mettre le joueur dehors sans problème. Franchement, c'est très bien et ça me donne une bonne image du club. 

En l'absence de matchs le weekend, est-ce que "Jo le cuistot" en profite pour progresser en cuisine ? 

Je ne fais pas forcément la cuisine en ce moment, je suis plus dans les travaux. Donc c'est plus "Jo le bricolo" (rires). 

Bricoleur, ça correspond bien à votre rôle au milieu de terrain... 

Il faut trouver des solutions et je bouche les trous (rires). Voilà, c'est tout ce qu'on me demande. 

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