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FC Nantes : les Ch’tis Canaris, "une bande de copains" qui a perdu le Nord
Ils auraient pu choisir de supporter Lille, adversaire du FC Nantes ce samedi, Lens ou encore Valenciennes. Ils sont tombés amoureux des Jaunes il y a une dizaine d'années. Les Ch’tis Canaris seront une fois encore présents au stade Pierre Mauroy, Dans le parcage visiteurs, évidemment.

Il habite à quelques hectomètres du stade Bollaert, où il a vécu son premier match. La logique aurait voulu que Ludovic Kazmierczak vive au rythme du RC Lens. Il en a décidé autrement. Avec "une bande de copains", il a participé à l'éclosion des Ch’tis Canaris, il y a une dizaine d'années. Un groupe de supporters à part, géographiquement, fort d'une centaine de membres et qui étrennera pour la première fois sa nouvelle banderole, ce samedi après-midi à l'occasion de la venue des Jaunes au stade Pierre-Mauroy. Leur déplacement le plus court de la saison, quasiment à domicile, dans les Hauts-de-France.
Les Ch’tis Canaris, une histoire de banderole entre copains
Ludovic, la trentaine, a attrapé le virus jaune et vert un soir d'avril 2004, lors de la défaite de la bande à Landreau, Toulalan, Yepes ou encore Armand face au PSG , en Coupe de France. "J'ai suivi tout le parcours et j'étais hyper triste à la fin du match, rembobine-t-il. C'est à partir de là que j'ai commencé à suivre toute l'actualité du club, à me renseigner sur son histoire pendant que j'étais en cours." Depuis, la fièvre nantaise ne l'a plus quitté et au fil des ans, Ludovic s'est rendu compte qu'il n'était pas le seul à ne pas avoir le cœur qui penche pour Lille, Lens ou encore Valenciennes. Le groupe de copains s'agrandit.
Depuis leur région natale, ces supporters qui "vivent le FC Nantes à 1.000%" commencent à enchaîner les déplacements. Les kilomètres s'accumulent, en train ou en voiture. "Quand on se déplaçait à Nantes, on recevait beaucoup de messages d'encouragement de personnes qui débloquaient sur le fait qu'on pouvait faire, 600, 1.000, 1.200 kilomètres juste pour aller voir un match des Canaris, confie, sourire aux lèvres, le porte-parole du groupe de supporters. Et c'est là qu'on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire." Après mûres réflexions, ça sera une bâche. Jaune et verte, évidemment. Bien visible lors de la descente du bus des joueurs de Nantes qui accueillaient Toulouse, la banderole interpelle. Les Ch'tis sont repérés et aidés par une association de supporters, ils vont même parvenir à l'accrocher derrière une des cages de la Beaujoire. "Là, on s'est dit qu'on avait franchi un pallier", rembobine avec nostalgie Ludovic.
Des fans qui ne ratent rien de l'actualité du FC Nantes
À près de quelque 600 kilomètres de La Jonelière, les Nordistes ne ratent pas une miette de l'actualité nantaise. Tous les matins ou presque, ils lisent les pages sports de Presse Océan et Ouest France, écoutent toute les émissions radio et les podcasts qui parlent de "leur club". Les avant-matches, ils les vivent sur France Bleu Loire Océan, "c'est notre petit rituel". "Dès que Nantes joue, c'est un coup chez l'un, un coup chez l'autre, on s'organise pour les déplacements, détaille celui qui réside à Mazingarbe. On est un petit peu un club dans le club composé de toutes les générations. On a l'exemple de ces deux frères dont le père était fan de Nantes. Lui n'a pas eu l'occasion d'aller les voir avant de décéder. Ses fils ont eux assisté au match de la remontée entre Nantes et Sedan, imaginez leur émotion. Il y a aussi des anciens nantais, ceux qui ont connu Marcel Saupin. Et puis, il y a un petit qui est fan et qui est venu à Reims , cette saison. Il été dépité comme pas possible. Il y a même un mec de la Brigade Loire qui lui a donné des stickers pour tenter de lui remonter le moral."
Dès qu'on vient à Nantes on est tout le temps bien reçu, les associations de supporters nous soutiennent, ils sont même contents de nous voir, il y a beaucoup de bienveillance.
Entouré de fans lillois, lensois ou encore valenciennois au quotidien, Ludovic fait figure d'ovnis chez ses collègues. Qui ne se privent pas de le chambrer à chaque fois que les Canaris font la Une des journaux. "Je vis très mal ces dernières années, reconnaît-il. Je n'ai connu que les années galères, je suis pleinement dans la génération Kita. Entre les histoires sur Kita, les changements d'entraîneurs, le Yellow Park et le projet de déménagement de la Jonelière , j'arrive à un moment où les résultats du club m'importent peu. Et le changement de logo a été la goutte d'eau." Si la distance n'était pas aussi grande, il assure qu'il viendrait manifester aux côtés des associations de supporters. Ne serait-ce que pour partager sa passion. "Dès qu'on vient à Nantes on est tout le temps bien reçu, ils nous soutiennent, ils sont même contents de nous voir, il y a beaucoup de bienveillance", se réjouit Ludovic qui en salive d'avance à l'idée de les retrouver dans le parcage "visiteurs" du stade Pierre-Mauroy.