Larsonneur (Stade Brestois) : "Je l'ai mal vécu, j'ai été touché dans mon orgueil et jamais je ne lâcherai"
Gautier Larsonneur a parlé à coeur ouvert. Tout juste obtenu le maintien du Stade Brestois en Ligue 1 dimanche soir face au PSG, le gardien des Ty Zefs a fait le point entre hommage aux supporters, pénalty de Neymar, bilan de la saison, mise sur le banc et manque de leaders. Morceaux choisis.
Il est l'un des emblèmes du Stade Brestois. Et, dimanche soir, c'est avec un très large sourire que Gautier Larsonneur s'est présenté à la presse tout juste le maintien du club acquis malgré la défaite face au PSG (0-2). Le gardien des Ty Zefs, qui a le club chevillé au corps, a répondu à coeur ouvert sur plusieurs sujets qui ont marqué la saison.
Le scénario du maintien
"Moi j'ai suivi les autres résultats avec le photographe derrière le but. J'étais sur le téléphone pour les derniers instants du match de Montpellier. Et merci Montpellier ! On est monté en Ligue 1 avec le Stade Brestois, on a cravaché pour monter. Ca aurait été dommage de tout anéantir sur quelques matchs un peu moins bons en fin de saison. Mais on est le Stade Brestois, et je pense qu'à un moment beaucoup de gens l'ont oublié ou nous ont vu trop beaux. 41 points c'est très bien. Il en aurait fallu un de plus pour être soulagés un peu plus vite. Mais c'est une saison correcte."
Le bilan de la saison
"On a eu une deuxième partie de saison plus délicate. On s'en sort avec 41 points. Il y a deux ou trois ans, il fallait 37 ou 38 pour se maintenir. On a réussi à grapiller des points même si on a été moins bon et moins performant. On a passé des matchs couperets comme à Saint-Etienne qui nous ont bien servis pour la fin de saison. On doit s'appuyer sur beaucoup de choses de la première et la deuxième partie de saison. Notamment de cette expérience d'une deuxième partie plus délicate où on s'en sort, elle doit nous servir pour l'an prochain".
"Cette deuxième partie de saison, plus délicate, doit nous servir pour l'an prochain"
L'incroyable arrivée et la décision de faire rouvrir les portes du stade
Dimanche soir, une marée d'irréductibles est massée devant Le Blé, sous les hallebardes de pluie, pour accueillir le bus des joueurs. A revoir dans nos vidéos ici. Après avoir fendu la foule, le bus entre dans l'enceinte et les portes se referment. Gautier Larsonneur demande à ce qu'elles soient rouvertes pour que les joueurs aillent au contact des fans. "Moi, je ressens de la fierté d'être Brestois. Quand on voit des gens nous attendre pendant 1h30 sous la pluie... Quand je vois ça, je suis fier d'être Brestois. _Merci aux supporters_, ils nous ont soutenu une bonne partie de la saison même si ça a été un peu plus tendu sur la fin. Ils nous ont transmis un état d'esprit et une pression qui ne nous ont pas inhibés. La moindre des choses, comme on jouait dans un stade vide, c'était qu'ils puissent nous apercevoir puisque les vitres du bus sont opaques. L'idée a été validée par l'ensemble du groupe".
"Quand je vois ça, je suis fier d'être Brestois"
Son positionnement sur le pénalty de Neymar
Il a fait une Mickael Landreau dimanche soir. En ne restant pas dans l'axe du but et en se décalant vers son poteau de droite, il a fait déjouer Neymar sur le pénalty parisien de la 19e que le Brésilien a finalement expédié à côté du but. "C'est une réflexion qui a mûri tout au long de la saison. Quand tu vois ses pénalties, c'est frustrant pour un gardien. Tu n'es jamais loin, mais tu ne l'arrêtes jamais. Je ne l'ai pas arrêté, je n'ai pas cette prétention, mais j'ai essayé quelque chose. _J'ai eu gain de cause puisqu'il l'a raté_. On l'a travaillé dans la semaine, j'avais eu une réflexion sur mon positionnement et mes appuis".
Le manque de leaders dans l'équipe
En grande difficulté sur la phase retour, l'équipe brestoise a notamment été pointée par l'entraîneur Olivier Dall'Oglio pour son manque de caractère et de leaders dans le groupe. "Entre les joueurs, il y avait une unité générale. On avait tous à coeur de sauver le club. On a eu du mal à trouver une ossature défensive, on a beaucoup changé, on a rarement eu la même charnière pendant trois ou quatre matchs de rang. On a peut-être manqué de repères et on va le travailler. Je ne suis pas d'accord sur le manque de leaders, c'est faux. C'était peut-être autre chose. On est tous leader de notre poste. _Peut-être qu'il fallait un peu plus de poigne dans certains moments_, où certaines gestions à faire. Mais il ne faut pas oublier que 41 points pour le Stade Brestois, c'est une belle saison".
"Je ne suis pas d'accord sur le manque de leaders, c'est faux. C'était peut-être autre chose"
Sa mise sur le banc en cours de saison
Gautier Larsonneur a aussi vécu une saison difficile à titre personnel. Avec une relégation sur le banc en février, au profit de Sébastien Cibois. "Je ne vais pas vous cacher, d'une part, que je l’ai mal vécu , surtout quand on m’en a donné les raisons. Et, deuxièmement, je suis un compétiteur. Il ne fallait pas me laisser une deuxième chance. J’avais à cœur de montrer qu'après cette injustice, je voulais remettre les choses en place . J’étais aussi déçu pour Sébastien Cibois, car on a une bonne relation y compris avec Mouez Hassen, mais c’est le sport haut niveau. Quand on a une chance, il faut la saisir. J’ai eu la chance d’en avoir une deuxième. Ma personnalité et mon travail ont réussi à me faire sortir de cette situation. Je l'ai trouvée injuste, j’ai été touché dans mon orgueil. Mais je suis un compétiteur et un Brestois, jamais je ne lâcherai. Je l’ai montré sur les derniers matchs où mes performances ont permis de ramener des points à l’équipe. On m'a donné des raisons assez incompréhensibles pour un gardien. Le staff a pris cette décision, je la respecte. Je leur ai dit que si c'était la solution à leurs yeux, alors qu'il le fasse. Mais ça fait deux ans malheureusement qu’on est en grosse difficulté défensivement. L’année passée, je suis le gardien qui fait le plus d’arrêts en Ligue 1. On est vachement mis en exergue. Il fallait peut-être voir le souci de manière plus globale. Même cette saison en ayant joué trois ou quatre matchs en moins, je suis dans le top 3 des gardiens qui ont fait le plus d’arrêts".
"J’avais à cœur de montrer qu'après cette injustice, je voulais remettre les choses en place"