Ligue 1 - "A un moment, on a oublié qu'on jouait le maintien" : le bilan de la saison du Stade Brestois
Le rideau s'est refermé sur la saison 2020-2021 de Ligue 1. Maintenu lors de l'ultime journée à la faveur d'un résultat favorable à Nantes, on dresse le bilan de la saison à deux visages d'un Stade Brestois qui renouvèle tant bien que mal son bail dans l'élite.
Un point qui change tout. Le Stade Brestois a donc assuré son maintien en Ligue 1 dimanche soir en finissant 17e grâce à un petit point de plus que Nantes. Les Ty Zefs et leurs supporters ont tremblé jusqu'au bout, ils doivent d'ailleurs leur salut à Montpellier qui est allé gagner chez les Canaris.
Un Stade Brestois aux deux visages cette année : d'abord séduisant et efficace, puis en inquiétant avec une dégringolade sans fin. Le Stade Brestois, certes plus petit budget de l'élite, a assuré l'essentiel mais devra en retenir les leçons.
On nous attendait beaucoup plus haut, ça a été dur à surmonter
D'abord docteur Jekyll, avec un jeu léché, 11e à mi saison après des mois de novembre et décembre flamboyants notamment. "A un moment donné, on a oublié qu'on était un club qui jouait le maintien. On nous attendait beaucoup haut. Ca a été dur à surmonter pour tout le monde" analyse l'entraîneur Olivier Dall'Oglio car, en 2021, vient Mister Hyde. "On est relégable sur cette deuxième partie de saison, elle a été catastrophique. Il y a eu des failles et des manques" poursuit, lucide, Grégory Lorenzi, le directeur sportif.
Quand on perd confiance, c'est très difficile de revenir
Au fil des matchs et d'un jeu devenu prévisible, de joueurs moins rayonnants, Brest accumule les défaites. "On a perdu confiance. Et, quand on perd confiance, c'est très difficile de revenir" reprend Olivier Dall'Oglio à la tête d'un groupe jeune, avec de nombreux joueurs pas rompus à des saisons pleines de L1. "Pour jouer et durer en L1, il faut de l'expérience. On en a manqué. Je mets beaucoup de choses, mais pas tout, sur le manque d'expérience" tranche ODO.
Olivier Dall'Oglio encensé puis contesté
Encensé pour le jeu brestois à mi-saison, il devient progressivement contesté par les supporters et certains joueurs car, faute de résultats, des tensions naissent entre lui, son staff, et une partie du groupe, notamment avec des joueurs historiques du club (Charbonnier et Faussurier sont cantonnés au banc, alors que Larsonneur est remis en question dans le but et relégué quelques matchs sur le banc). "On ne peut pas se cacher derrière certaines choses. Il y a des choses auxquelles on réfléchira par rapport à cela" reprend Grégory Lorenzi, "pour justement essayer de faire en sorte que ces choses là ne puissent pas freiner et enrayer la machine quand elle est bien".
Une défense perméable toute la saison
Autre problème : l'incroyable perméabilité de la défense brestoise, un dossier jamais remédié tout au long de la saison. C'est vrai à cause de blessures (Hérelle), de méforme (Duverne, puis Brassier) quand Chardonnet a lui tiré les marrons du feu pour s'imposer comme un patron et constituer l'énorme satisfaction de la saison. Reste qu'avec 66 buts pris au total, le Stade fait figure de quatrième pire défense de l'élite, la deuxième plus mauvaise de l'histoire brestoise en 1re division.
Il va falloir y remédier dès la saison prochaine
"Là encore, ça fait réfléchir. C'est difficile d'exister comme ça quand on est en Ligue 1" concède Grégory Lorenzi, lui l'ancien défenseur. "On réfléchira que ce soit au niveau du recrutement ou que ce soit au niveau des intentions de jeu. De savoir, à un moment donné, fermer quand on n'est pas capable de gagner un match ou qu'on doit ne pas le perdre. Je n'incrimine pas les défenseurs parce que c'est un ensemble, un ADN, le caractère général d'une équipe. Mais il va falloir y remédier dès la saison prochaine". Sans pour autant renier un allant offensif qui a fait la réputation brestoise.
Olivier Dall'Oglio au Stade Brestois, stop ou encore ?
Avec une telle saison "on prend vite de l'expérience" juge Olivier Dall'Oglio, "tout le monde s'est endurci, moi le premier" dit-il, lui dont l'avenir s'inscrit plus qu'en point d'interrogation à Brest. "Rien n'est acté. Il y a eu beaucoup de choses dites et écrites. Ou interprétées, plus ou moins bien, mais chacun fait son métier du mieux qu'il peut" assène-t-il, pour répondre entre les lignes probablement au procès qui lui a été fait de ne pas couper court aux incessantes rumeurs au sujet de son avenir depuis deux mois. "Mais, c'est maintenant qu'on va discuter" affirme-t-il, alors qu'un contrat de trois ans l'attend à Montpellier.
Le club, qui reste le plus important, prendra les meilleures décisions
"Il reste une année de contrat avec lui et l'ensemble de son staff" rappelle Grégory Lorenzi, "on verra ce qu'il ressortira des discussions. Le club, qui reste le plus important, prendra les meilleures décisions pour continuer à avancer, avec ou sans le coach. Je n'ai pas encore la réponse à vous apporter". Reste que, en lisant là encore entre les lignes, ODO a envoyé un gros indice en parlant au passé. "De mon côté, j'ai tout donné au Stade Brestois depuis deux ans. On est un petit club, avec nos petits moyens et on est fier de rester en Ligue 1". Oui, ce Stade Brestois à émotion a bien des leçons à tirer de sa saison.