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Ligue 1 : Montpellier a fait peau neuve, la Paillade nage dans le bonheur

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En l'espace d'une demi-saison, l'équipe de Montpellier s'est métamorphosée. Une transformation réussie, qui porte déjà ses fruits en terme de jeu, comme de points. La Paillade, plus homogène que la saison passée, vient d'achever la phase aller haut à la main, à la cinquième place du championnat.

Olivier Dall'Oglio est globalement satisfait de sa première moitié de saison Olivier Dall'Oglio est globalement satisfait de sa première moitié de saison
Olivier Dall'Oglio est globalement satisfait de sa première moitié de saison © AFP - YVES-MARIE QUEMENER

Les travaux, on sait quand ça commence... mais pour une fois, on sait aussi quand ça se termine. À Montpellier, le gros oeuvre semble en effet achevé. Et c'était pourtant loin d'être gagné. L'été dernier, la page n'était pas tout à fait blanche, mais un nouveau chapitre devait s'écrire. 

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Nouveau coach, renouvellement de la charnière centrale, amputation d'une doublette d'attaquants vedettes, équilibre à trouver, défense à sécuriser. La tâche semblait colossale. Presque trop, aux yeux de certains. Pourtant, architecte du changement, Olivier Dall'Oglio et son staff sont finalement parvenus à faire mieux, avec moins, et en peu de temps. Une prouesse. 

Téji Savanier a inscrit trois buts sur coup-franc direct cette saison
Téji Savanier a inscrit trois buts sur coup-franc direct cette saison © AFP - Yves Marie Quemener

Démarrage timide

La Paillade s'est d'abord logiquement cherchée, réalisant le même démarrage que celui de 2016-2017, après neuf journées. Trois petites victoires sur cette période sont ainsi venues confirmer que Montpellier était entré dans une saison de transition, où patience et indulgence devaient être les mots d'ordre. 

Sur les onze premières rencontres, les 19 buts encaissés ont laissé craindre que la stabilisation de la défense, premier chantier annoncé, ne prenne du temps. Une crainte exaspérée après la blessure de Matheus Thuler au Parc des Princes, mais surtout celle de Mamadou Sakho contre Saint-Etienne, qui n'a finalement pas engendré une trop longue absence. 

Meilleure équipe sur les cinq derniers matchs

Le travail a en réalité porté ses fruits, plus vite que prévu. Les joueurs ont adhéré au projet et la mayonnaise de l'ancien dijonnais a fini par prendre, au point de devenir savoureuse. Aujourd'hui, le bilan comptable fait saliver, autant que le jeu proposé. Les Héraultais constituent la meilleure formation de l'élite sur les cinq derniers matchs, et la deuxième meilleure équipe de Ligue 1 depuis la dixième journée, période sur laquelle ils n'ont encaissé que huit buts. Mais surtout, avec 31 points, la Paillade vient d'établir son record à la trêve depuis dix ans (37 unités en 2011).

Mamadou Sakho et Jordan Ferri sont deux des leaders de Montpellier
Mamadou Sakho et Jordan Ferri sont deux des leaders de Montpellier © AFP - Pascal Guyot

Des leaders 

Propulsé capitaine d'un navire abandonné, Téji Savanier est l'un des grands artisans de cette insolente réussite. Le désormais trentenaire a pris de nouvelles responsabilités et atteint un niveau stratosphérique, jusqu'à pousser certains confrères à interroger le sélectionneur sur la possibilité d'une place en Bleu. En attendant, c'est dans le coeur des supporters que le génial milieu de terrain s'en est fait une de choix, fruit d'une humilité permanente, d'une grinta borderline et d'une technique étourdissante, qui lui vaut des comparaisons parfois démesurées. 

À ses côtés, les rôles de Joris Chotard, judicieusement repositionné en sentinelle, et de Jordan Ferri ont aussi été déterminants. L'expérience de l'ancien lyonnais, l'application de son binôme et la qualité de relance des deux hommes permettent à Montpellier d'appliquer, souvent à merveille, le souhait du coach : repartir propre et de derrière, avec un Jonas Omlin de plus en plus sollicité par ses partenaires et dont les copies rendues l'ont envoyé dans le meilleur onze de la phase aller selon le CIES. 

Enfin, présenté comme le remplaçant de Vitorino Hilton, l'ancien international tricolore Mamadou Sakho, absent des terrains depuis plus de sept mois avant de fouler la pelouse du Stade Delaune, s'est imposé dans le onze en un claquement de doigts et a balayé les doutes sur sa condition physique en un temps record. Sa manière inimitable de chasser et de harceler les attaquants adverses, mais aussi sa rigueur, sa bonne humeur et sa culture de la gagne font l'unanimité, au sein d'un vestiaire rajeuni et sans cesse à l'écoute. 

Le MHSC fête son succès à l'extérieur sur la pelouse de Nice
Le MHSC fête son succès à l'extérieur sur la pelouse de Nice © AFP - Valery Hache

Révélations et bonnes surprises

Hasard ou pas, tous ceux qui évoluent à ses côtés élèvent d'ailleurs leur niveau de jeu et d'attention. Maxime Estève, révélation du début de saison, a ainsi affiché des performances de très haut niveau, jusqu'à sa blessure, alors que dans l'axe, Nicolas Cozza est redevenu celui qui promettait tellement, avant de se blesser grièvement, à l'hiver 2019. 

S'ils ont mis plus de temps à rassurer les travées de la Mosson, et si cela demande encore confirmation, même les couloirs semblent aujourd'hui mieux maîtrisés, notamment avec Arnaud Souquet et Mihailo Ristic, montés en puissance, et auteurs de prestations solides récemment, au moment où Junior Sambia marquait le pas, avant de se relancer dans un autre registre, un cran plus haut, et d'être décisif sur les deux dernières journées, avec un but à Brest et une implication dans celui de Ristic contre Angers. 

Devant, Valère Germain n'a pas encore trouvé son rythme de croisière, mais conserve la confiance du coach et du vestiaire sur sa capacité à l'atteindre, lors de la phase retour. Pour l'heure, des débuts fracassants, avec trois buts en trois matchs, puis un coup de mou naturel pour un garçon privé de préparation estivale, qui a permis à Elye Wahi de tirer son épingle du jeu, alors que le jeune buteur soufflera ses 19 bougies le jour de la réception de Strasbourg, en seizième de finale de Coupe de France. 

De son côté, Stephy Mavdidi s'est emparé du titre de meilleur buteur du club à mi-parcours (6), délivrant aussi trois passes décisives, lui qui n'en avait offert aucune la saison dernière. Nouvelle dimension pour lui, et nouveau rôle pour Florent Mollet. Si son repositionnement sur la droite de l'attaque héraultaise a pu laisser sceptique une partie des fans, force est de constater que l'entraîneur a eu raison d'insister et l'intéressé de se laisser tenter (4 buts). A l'arrivée, un constat surprenant : plus de buts inscrits (33) que lors de l'exercice précédent (31) après 19 journées.

Jonas Omlin totalise cinq clean-sheet à l'issue de la phase aller
Jonas Omlin totalise cinq clean-sheet à l'issue de la phase aller © AFP - Pascal Guyot

Pas d'euphorie 

Pour autant, malgré ce bilan, ne comptez pas sur le coach pour sauter au plafond. Olivier Dall'Oglio a jusque-là fait les bons choix et bâti une équipe plus complète que la précédente, mais sait trop bien à quelle vitesse va son sport et à quelle allure les dynamiques peuvent s'inverser. D'autant plus dans une écurie où tous les postes ne sont pas doublés voire triplés à niveau équivalent, et où certaines absences (blessures, covid) peuvent créer des trous béants. 

Le MHSC a donc conscience de son potentiel, mais aussi de ses limites. Cet hiver, un joueur offensif pourrait être ajouté, c'est en tous cas le secteur ciblé, mais le club ne fera pas de folie. Le staff continuera de fonctionner avec la majorité des éléments à disposition, d'autant qu'il en récupère deux : Ambroise Oyongo et Pedro Mendes

A voir, donc, si cette Paillade saura garder le même rythme et préserver son efficacité, alors que la concurrence devrait, pour partie, largement se renforcer. A voir aussi comment les jeunes, à qui le technicien ouvre grand les bras, continueront de s'intégrer et de progresser. 

L'un des voeux de ODO, exprimé avant les fêtes : faire mieux face aux européens (Paris, Rennes, Monaco, Marseille, Lille, Lyon). Six équipes contre lesquelles le MHSC n'a pris aucun point sur dix-huit possibles depuis le mois d'août. 

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