Ligue 2 : Le Havre, victime de l'absence de Goal Line Technology ?
Le HAC est la dernière victime en date de l'absence de Goal Line Technology en Ligue 2. Sans elle, impossible de dire si le ballon de Ghislain Gimbert a franchi ou non la ligne de but, vendredi soir, lors du match Evian TG - Le Havre.

Le ballon de Ghislain Gimbert a-t-il ou non franchi la ligne de but, lors du match Evian TG - Le Havre, vendredi dernier, à l'occasion de la 35ème journée de Ligue 2 ? Mystère. A la 32ème, corner en faveur des normands, menés 1-0 par les haut-savoyards : l'attaquant havrais reprend un ballon qui atterrit sur la barre transversale, avant de venir s'écraser sur la pelouse et de ressortir.
Ghislain Gimbert, attaquant du HAC, à France Bleu Normandie : "Pour moi, la balle est complètement dedans. Pas de doute. Je suis le mieux placé. Je l'ai dit à l'arbitre principal. Pour lui, ça allait trop vite. Mais c'était un corner, et l'arbitre de touche était censé être sur la ligne de but. Il aurait du le voir. La Goal Line Technology ? Il la faudrait aussi en Ligue 2. N'attendons pas que d'autres pays s'y mettent pour les suivre. Il faut sauter le pas".
Dans le doute, l'arbitre Sylvain Palhiès choisit de ne pas valider le but. Avec les images filmée par beIN SPORTS, difficile d'être catégorique, mais la balle semble bien se trouver dans la cage de Benjamin Leroy. L'attaquant de Bob Bradley, lui, affirme qu'elle était bien à l'intérieur.

Si le HAC avait égalisé à ce moment de la partie, la tournure des événements aurait peut-être été différente. Au lieu de ça, les Ciel & Marine ont du continuer de courir après le score et n'ont arraché le match nul (1-1) qu'à la 85ème. D'où la frustration des normands, et notamment de l'ancien buteur troyen. Directeur général du HAC, Arnaud Tanguy plaide pour l'installation de la Goal Line Technology en Ligue 2 :
ECOUTEZ / Arnaud Tanguy avec Bertrand Queneutte
Arnaud Tanguy, directeur général du HAC : "On a été victime ce week-end. Cette technologie aurait permis de mieux voir la situation et de sans doute valider le but. Il serait bon de mettre tout le foot professionnel à la même page."
Trop chère pour la Ligue 2 ?

La Goal Line Technology a un coût : entre 200.000 et 300.000 euros par Stade, à la charge de la LFP (Ligue de Football Professionnel), comprenant la mise en service, l'entretien et le fonctionnement. Il s'agit en effet d'installer, dans chaque virage d'un stade, 7 caméras, et d'aménager un lieu pour accueillir les écrans de contrôle. Raison pour laquelle le système n'a, jusque là, été adopté que pour la Ligue 1.
Pascal Garibian, directeur technique de l'arbitrage à la FFF : "Aujourd'hui, on ne se passerait plus de la GLT en ligue 1. Le système mériterait d'être déployé sur plusieurs niveaux. Néanmoins, cela a un coût. C'est aux décideurs du football d'évaluer le coût et le bénéfice pour le niveau de compétition attendu."
Directeur technique de l'arbitrage français, Pascal Garibian aimerait que la GLT bénéficie à tous, tant ce qu'elle apporte est précieux, mais il est bien conscient que le système n'est pas donné :
ECOUTEZ / Pascal Garibian avec Bertrand Queneutte
Pour autant, malgré la note salée, les stades de Ligue 2 seront-ils un jour équipés ? Prochainement ? Nous avons contacté la Ligue de Football Professionnelle, qui n'a pas donné suite à notre demande d'interview. On peut légitimement s'interroger, cependant, entre autres parce que le budget de la LFP sera bien plus conséquent, l'an prochain, grâce notamment à des droits TV plus élevés : 815 Millions d'euros (+23%). En attendant, l'EURO 2016 en France, lui, s'apprête à en bénéficier.

Un football professionnel à deux vitesses ?
Voté il y a tout juste un an par le Conseil d'administration de la LFP et mis en place depuis le début de la saison, en Ligue 1, le système GLT a plusieurs fois été utilisé, ces derniers mois. Récemment, Guingamp a assuré son maintien en battant Rennes (3-0). L'ouverture du score de M.Diallo avait alors été confirmée par la GLT. Plus tôt dans la saison, les rennais en ont, eux, bénéficié lors du derby contre Lorient (1-1). A l'oeil nu, impossible à l'époque de dire si le ballon de K.Grosicki sur coup franc avait ou non franchi la ligne.
A l'inverse, la montre de l'arbitre n'a pas vibré sur la frappe de l'angevins S.Sissoko, lors de la défaite contre Saint-Etienne (1-0). L'action était alors similaire à celle de Ghislain Gimbert. Après avoir frappé la barre transversale, le ballon était venu s'écraser sur le sol, mais n'avait pas franchi entièrement la ligne, selon la GLT, comme le prévoit le règlement afin de valider un but.