PSG : nombreuses questions autour du dispositif de sécurité, Valls critiqué
Paris a la gueule de bois ce mardi matin. Après l'annulation des festivités prévues pour célébrer le titre de champion du PSG et les violents affrontements qui ont marqué la nuit, les critiques pleuvent sur la gestion de l'événement par les pouvoirs publics.

Affrontements entre ultras et CRS, autocar pillé au pied de la tour Eiffel, voitures et vitrines vandalisées : de violents incidents ont gâché lundi les cérémonies au Trocadéro pour le troisième titre de champion de France du PSG. Le dispositif policier était-il suffisant ? Les forces de l'ordre ont-elles correctement appréhendé l'événement ? Le PSG a-t-il eu raison de choisir un lieu ouvert pour recevoir son trophée ? Ce mardi matin, de nombreuses questions se posent.
La police mal préparée ?
La première d'entre elles porte sur le dispositif que la préfecture de police de Paris avait mis en place pour encadrer les 10 à 15.000 personnes présentes sur la place du Trocadéro. Ce dernier était suffisant, a estimé dès lundi soir le préfet , Bernard Boucault, qui a expliqué que 800 policiers avaient été mobilisés , dont "sept forces mobiles mobilisées, renforcées par deux CRS et 27 équipages BAC (brigade anti-criminalité)".
Un avis que ne partagent pas certains syndicats de police. A commencer par Alliance, qui a expliqué que l'événement avait été "sous-estimé". "Nous avons été débordés" alors que "nous savions tous ce qui aurait pu se passer", a déclaré le secrétaire national Fabien Vanhemerlyck. Même son de cloche chez Synergie, qui s'est exprimé par l'intermédiaire de son secrétaire général Patrice Ribéiro. Ce sont des "casseurs venus de banlieue, on savait qu'ils allaient revenir,** il y a eu une sous-évaluation et un sous-dimensionnement" dont "il reste à déterminer les responsabilités"** , a précisé le syndicaliste.
Valls coupable "d'amateurisme ?"
Erreur d'appréciation ? Défaut de renseignement en amont ? Le ministère de l'Intérieur, plus encore que la préfecture de police de Paris, est montré du doigt au lendemain des violences. Et en premier lieu Manuel Valls. Le patron de la place Beauvau est qualifié "d'amateur" par Jérôme Rédler, conseiller UMP du XVIème arrondissement. Le maire du même arrondissement, Claude Goasguen, a même réclamé la démission du ministre. Idem pour Jean-François Copé, qui veut la tête du préfet. Le groupe UMP a quant à lui demandé une commission d'enquête à l'Assemblée nationale.Manuel Valls, reçu par Europe 1, s'est défendu. Il a d'abord "condamné les débordements", avant de dénoncer la tournure politique que prend l'affaire, selon lui. "J'entends dire de la part de certains, à droite, dans l'opposition, à l'extrême-droite, que la police n'a pas fait son travail", a estimé le ministre, "il y a donc aujourd'hui une mise en cause non pas du ministre de l'Intérieur mais des forces de l'ordre : ceci est inacceptable de la part de ces élus". Manuel Valls a par ailleurs interdit au PSG de maintenir la présentation du trophée sur le parvis de l'Hôtel de Ville , mercredi soir, et a rejeté une partie de la responsabilité des troubles sur le club. "A l'évidence, le football est encore malade, c'est le cas pour le PSG".
Paris a-t-il vu trop grand ?
Le club doit-il également être tenu pour responsable ? Si les stewards qui protégaient la tribune de presse ont vite été débordés, c'est surtout le choix du lieu qui est mis en cause ce mardi. Ségolène Royal a estimé que les organisateurs auraient dû "peser le pour et le contre". "On sait que les ultras sont interdits de stade, pourquoi est-ce que cette fête n'a pas eu lieu dans le stade au lieu d'être en plein air , sur l'espace public?", s'est interrogée l'élus PS, sans toutefois ignorer que la préfecture avait donné son feu vert.
Les fameux ultras, dont certains ont fait irruption sur la place du Trocadéro et qui sont accusés de tous les maux, plaident de leur côté non-coupable. Par communiqué , ils affirment ce mardi "navoir jamais envisagé de nuire à la célébration du titre". "Certains de nous étaient là, pacifiquement et ont fait des appels au calme par le biais de leurs mégas. Sans succès. Les ultras ne sont pas des casseurs" , affirment les anciens abonnés évincés du Parc des Princes sous l'ère de la précédente direction.Le club a quant à lui réagi dès lundi soir, également par communiqué . "La fête a été gâchée par quelques centaines de casseurs qui n'ont rien à voir avec le football et encore moins avec tous ceux qui, lors de chacun des matches, se rassemblent dans l'enthousiasme et en toute sécurité au Parc des Princes". **Le PSG doit se résoudre à fêter son titre dans son stade, samedi soir, face à Brest. ** Et tant pis pour les belles images des stars brandissant le trophée devant la Tour Eiffel.