- Accueil
- Auvergne-Rhône-Alpes
- Loire
- Sports
- Football
- Report de OM-ASSE : "la seule décision à prendre" selon un membre de la commission Covid de la LFP
Report de OM-ASSE : "la seule décision à prendre" selon un membre de la commission Covid de la LFP
Initialement prévu en ouverture de la saison de Ligue 1 ce vendredi à 19 heures, OM - Saint-Étienne a été reporté suite à la détection de quatre cas de contamination au virus COVID-19 dans les rangs marseillais. Emmanuel Orhant membre de la "commission Covid" explique les raisons de ce report.

"On ne peut pas laisser les médecins des clubs prendre des risques", déclare à l'AFP Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération et membre de la "commission Covid" de la Ligue, désireux de "protéger la santé des joueurs" avant la reprise de la L1 ce vendredi. Cette commission est chargée de recommander, en cas de Covid-19 circulant dans un club, des reports de matches pour préserver les footballeurs, selon un protocole médical qui pourrait encore se durcir selon les restrictions du gouvernement, explique le médecin dans un entretien.
Face aux quatre cas de Covid-19 détectés dans l'effectif marseillais, reporter Marseille-Saint-Etienne, initialement prévu vendredi était-il inévitable ?
Emmanuel Orhant : "Il a été décidé qu'à partir de quatre joueurs isolés, cela imposait une prudence car cela signifie que le virus est circulant dans le club. Un joueur, on peut dire que c'est un hasard, un deuxième ou un troisième aussi, mais un quatrième on ne peut plus. Pour le gouvernement, la notion de cluster survient à trois cas, et nous nous sommes dit qu'à partir d'un quatrième cas, on ne maîtrisait plus les conditions sanitaires. Le rôle de la commission Covid est de dire "Attention, des restrictions s'imposent pour protéger la santé des joueurs mais aussi celle de l'équipe adverse". Objectivement, il n'y avait que ça à prendre comme décision."
Certains clubs trouvent le protocole sanitaire drastique et redoutent des reports en cascade. Que leur répondez-vous ?
"L'origine, ce sont avant tout les règles fixées par le gouvernement. Le sport n'est pas au-dessus de la loi, on réfléchit avec le gouvernement mais à tout moment il peut nous imposer des restrictions, comme en avril lorsqu'il a décidé que le sport ne pouvait pas continuer. Le protocole a été écrit il y a trois, quatre semaines, on n'était pas dans les conditions actuelles. Il ne sera peut-être plus valable dans deux semaines, selon ce que le gouvernement décidera. Il faut que les clubs comprennent cela. Nous, on réfléchit par rapport à la santé. Le joueur de Montpellier (Junior Sambia, hospitalisé après avoir contracté le virus, NDLR) nous a bien démontré que le Covid pouvait toucher aussi le joueur de foot. On ne peut pas laisser les médecins des clubs prendre des risques avec la santé des joueurs. Sur les reports, l'évolution sanitaire ne nous permet pas de savoir comment cela va évoluer. Un entraînement, c'est trois heures dans une journée. Un joueur est donc 21 heures à côté à gérer sa vie. Il faut que tout le monde comprenne que toutes les personnes qui gravitent autour des joueurs doivent être irréprochables. La distanciation sociale, le port du masque doivent permettre de faire évoluer la courbe vers le bas. N'oublions pas que si la courbe évolue vers le haut, ce seront des villes entières qui seront confinées, et on ne parlera plus de trois ou quatre cas mais de plusieurs semaines sans match."
Comment expliquer que les grands championnats aient, eux, terminé leur saison sans accroc cet été, et que certains autres, comme la Belgique, aient repris sans souci ces derniers jours ?
"Nous aussi, on avait zéro cas pendant la période d'entraînement (juin-juillet). C'était très facile de terminer un championnat en juin ou juillet car les conditions sanitaires étaient bonnes. Mais il faut remettre dans le contexte. En ce moment en Espagne, il y a aussi des dizaines de cas. La Belgique a repris sans aucun problème, peut-être qu'ils sont un tout petit peu plus épargnés par les risques entourant les joueurs, je ne peux pas me permettre de juger. Peut-être que le virus circulant est très important chez nous, peut-être que leur nombre de cas journalier est différent. Il n'y a pas de secret, aujourd'hui en France, les clubs de Marseille, Nîmes et Montpellier sont impactés, or ce sont trois villes impactées par le Covid-19 dans la situation générale."
Propos recueillis par Antoine Maignan pour l'AFP.