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- PORTRAIT - Yannis Clémentia, gardien remplaçant du SM Caen : "Sur la ligne on dit que je suis un chat"
PORTRAIT - Yannis Clémentia, gardien remplaçant du SM Caen : "Sur la ligne on dit que je suis un chat"
Arrivé en février dernier, Yannis Clémentia est venu épauler Rémy Riou et Sullivan Péan dans la confrérie des gardiens du SM Caen. Le portier martiniquais revient sur son parcours et le rôle du deuxième et troisième gardien pour aider le titulaire dans ses performances le week-end.

Yannis Clémentia est l'un des trois gardiens du SM Caen . Il partage le rang de deuxième gardien avec Sullivan Péan, derrière le titulaire, Rémy Riou. Depuis son arrivée libre en février dernier, il n'a joué que trois matchs avec la réserve et s'est assis onze fois sur le banc de l'équipe première sans jamais entrer en jeu. Cela fait partie du poste, il connaît la règle du jeu.
"On est habitué à tout ça à notre poste, explique Yannis Clémentia. On sait qu'il y a un premier gardien. Notre rôle est d'être là à nous entraîner et à prouver que l'on peut être présent si on a besoin de nous. On attend juste le bon moment et s'il arrive on doit être prêt."
Et de préciser : "C'est être solidaire même si on a tous envie de jouer, poursuit le portier caennais_. Il faut être là pour le premier gardien. Il faut l'aider à avoir de bonnes performances. Et ce que nous faisons aide beaucoup Rémy pour qu'il puisse être performant le week-end. La concurrence permet au numéro un de progresser et d'être plus performant les jours de match parce que cela te donne envie d'en faire encore plus quand tu sais que derrière toi il y a des jeunes qui en veulent beaucoup."_
A la fin de la saison passée, l'entraîneur des gardiens Eddy Costil a fait des pieds et des mains pour conserver le natif de Fort-de-France au club. Son attitude est exemplaire et ses qualités sont indéniables.
La concurrence permet au numéro un de progresser et d'être plus performant les jours de match.
"J'ai plusieurs qualités. Sur la ligne on dit que je suis un chat. J'ai cette facilité à aller vite au sol, à bondir et J'ai un excellent jeu au pied. C'est ce qui fait ma force : mon jeu au pied, mon jeu sur la ligne et mes sorties aériennes. Dans ma formation, à Nice, on était souvent dans le jeu parce que Nice est une équipe qui ressort beaucoup le ballon. Avec ça, j'ai beaucoup progressé et mon jeu au pied ne me pose pas de problèmes."
L'an prochain, cela fera dix ans que Yannis Clémentia a quitté la Martinique pour poursuivre son rêve de devenir joueur professionnel.
"Avant, il existait la Coupe Nationale pour les départements. On est allé la jouer avec la Martinique. Il y a eu des tests de gardiens. J'ai terminé parmi les quatre meilleurs de France. La malchance que j'ai eue, c'est que je n'avais pu jouer qu'un seul match. Ce qui fait que seul Drancy m'a abordé."
Et de poursuivre : "On a discuté avec mes parents. On est parti avec plusieurs jeunes de la Martinique et avec la mère d'un des joueurs. On était six avec elle dans une maison et elle s'occupait de nous. Dans la région parisienne, Drancy est un club qui forme beaucoup de joueurs. Et beaucoup de joueurs pros qui évoluent en France ou à l'étranger sont sortis de Drancy. Il fallait tenter. J'ai tenté et au final c'est passé. Tant mieux pour moi."
Cela fait près de dix-huit ans que Yannis Clémentia porte les gants. Lui qui avait commencé le foot ailier a rapidement compris que le poste de gardien était celui qui lui plaisait le plus.
Quand j'étais petit, j'étais vraiment quelqu'un qui bougeait beaucoup et qui sautait partout. On va dire que le poste de gardien, c'est ce qui me reflète.
"J'ai commencé le foot à cinq ans. La première année, j'étais joueur de champ mais un jour on s'est retrouvé sans gardien à l'entraînement. Le coach a demandé qui voulait aller au but. J'y suis allé et l'entraînement suivant, il m'a dit que comme j'étais bon et que j'allais y retourner."
Et de développer : "Au final, j'allais à chaque fois dans les buts et je demandais à mon père d'acheter des trucs de gardien parce que c'est ce que je voulais devenir. Et cela s'est fait naturellement. Quand j'étais petit, j'étais vraiment quelqu'un qui bougeait beaucoup et qui sautait partout. On va dire que le poste de gardien, c'est ce qui me reflète."
Passé ensuite à Arles-Avignon (N3) une saison le temps d'être repéré par Nice, c'est chez les Aiglons que Yannis Clementia a signé son premier contrat pro et joué ses trois premiers matchs (Ligue 1 et Coupe de la Ligue).
"J'ai toujours pensé à ça. Dès tout petit, je disais à ma mère que j'allais réussir à devenir pro et quand elle me prêtait de l'argent, je lui disais que je lui rembourserais un jour. Un peu comme des reconnaissances de dettes (rire) parce que ma mère a été là pour moi quand j'étais petit. Il faut que je lui rende la pareille. Ca a toujours été mon objectif. Pour l'instant, il est atteint et je dois continuer dans cette voie."
A Nice, je suis parti de troisième gardien. Je me suis retrouvé deuxième pendant deux ans. On va dire que je suis arrivé ici dans l'anonymat. Et c'est faire pareil : pousser et passer premier un jour.
Quand il était petit, Greg Coupet lui a donné l'envie de poursuivre sur le poste de gardien. Aujourd'hui, le gardien qu'il apprécie le plus est Hugo Lloris "parce que lui aussi a été formé à Nice. C'est du haut de gamme. Je me reflète un peu par rapport à lui parce que Lloris est quelqu'un qui sur sa ligne est très vif. C'est un peu pareil pour moi."
Yannis Clementia a trouvé à Caen l'hiver dernier un groupe de gardiens solidaires. "On s'aime bien, on rigole bien. On n'a pas de problèmes entre nous . La concurrence est saine et on sent qu'on veut tous avancer ensemble." Après une demi-saison à s'entraîner libre (A Lorient, Dijon et à Saint Jean de Beaulieu près de Nice ), le natif de Fort-de-France s'est engagé jusqu'en 2023 avec le SMC.
Et de conclure : "C'est continuer sur ma lancée. A Nice, je suis parti de troisième gardien. Je me suis retrouvé deuxième pendant deux ans. On va dire que je suis arrivé ici dans l'anonymat. Et c'est faire pareil : pousser et passer premier un jour."