"Le Biarritz Olympique doit rester un club basque" (Bruno Ledoux)
Avec le départ de Charles Gave et ses associés, que l'homme d'affaire a annoncé ce lundi 26 mars sur France Bleu Pays Basque, le Biarritz Olympique doit trouver rapidement de nouveaux partenaires. Le club doit combler un trou d'1,5M€. Son actionnaire principal, Bruno Ledoux se veut rassurant.

Charles Gave, fondateur du fonds d'investissement hong-kongais "Gavekal" et principal pourvoyeur de fond du Biarritz Olympique quitte le club. L'homme d'affaires et ses associés, Jean-Jacques Netter et Jean-Baptiste Aldigé, ont demissionné du conseil d'administration. Interrogé par France Bleu Pays Basque, Charles Gave a affirmé que son projet, via son fils Louis-Vincent, était de verser 1,5 million d'euros pour combler le trou d'1,5 million d'euros du BO cette saison et d'investir autant pour l'avenir, mais à condition de prendre le contrôle total du club.
Mais l'actuel actionnaire principal, Bruno Ledoux et son associé Benjamin Gufflet, président du conseil administration du club biarrot ont rejetté cette proposition. Bruno Ledoux s'en est expliqué ce mardi matin sur France Bleu Pays Basque. Il s'engage également à faire en sorte de combler le trou et sauver le BO.
France Bleu Pays Basque : Le divorce avec Charles Gave et ses associés était inévitable ?
Bruno Ledoux. On a eu un certains nombre de discussions au sein de la société ATSI (A-Team Sports Investments qui détient 52% du capital du BO, ndlr) et nous avons effectivement une divergence fondamentale, qui malheureusement n'a pas pu être levée. Nous, nous étions plutôt dans une solution de compromis. La proposition des fonds hong-kongais était de prendre la totalité du club.
Nous avons un certains nombre de pistes
J'ai considéré avec mes partenaires que c'était inenvisageable, sachant que ce club pour moi est avant tout un club basque et qui doit rester basque. Le sujet essentiel était celui-là. Je le regrette mais parfois dans la vie il faut prendre des décisions.
Il va falloir maintenant que vous trouviez de nouveau partenaires ?
Oui. Nous avions déjà commencé à travailler. Nous avons un certains nombre de pistes, des annonces seront faites assez prochainement. Mais clairement ce club doit rester ce qu'il a toujours été depuis plus de cent ans, un club basque pour les basques. J'aurai largement préféré une solution mixte puisqu'il n'y avait pas de divergences fondamentales sur l'aspect rugbystique, mais c'est ainsi.
Nous subissons le départ de Capgemini, donc effectivement on traîne ce déficit d'environ 1,5 millions euros
Est-ce qu'il y a un risque pour le BO de déposer le bilan, de danger immédiat ?
Non. Malheureusement, nous subissons le départ de Capgemini (principal partenaire du BO) qui a été soudain, inattendu. Donc effectivement on traîne ce déficit d'environ 1,5 millions euros sur lequel nous travaillons à trouver des solutions. Après ce club a de beaux résultats, donc c'est pour cela que je n'ai pas adhéré à la position qui consistait à critiquer tout ce qui avait été fait dans le passé. Certes parfois les choses ne sont pas parfaites, mais elles sont très loin d'être négatives, je pense que les résultats sont là pour le prouver. On doit continuer sur cette dynamique. On trouvera les solutions nécessaires.
Vous avez encore foi en l'avenir ?
Ecoutez, j'étais très en retrait parce que j'adore le rugby mais je ne suis pas non plus un passionné au point de m'engager à 100%. Par contre, ce qui est fondamental pour moi c'est que ce club reste basque, c'était le point non négociable, c'est celui-ci qui n'a pas été négocié. J'aiderai Benjamin (Gufflet) et Benoît Raynaud qui est à ses côtés, qui est administrateur, à trouver les solutions nécessaires pour que non seulement nous passions cette saison, mais que par ailleurs le club puisse avoir une perspective d'avenir prometteuse
Une responsabilité collective de toute la région pour que ce club survive
Est-ce que vous allez demander à la mairie de Biarritz d'apporter sa contribution ?
Il y a un an, quand nous avons appris le départ de Capgemini, en tant qu'entrepreneur je sais très bien qu'il faut prendre les devants quand une situation difficile s'annonce, donc effectivement j'avais contacté la mairie en disant "attention il faut que vous nous aidiez". Un club de rugby ce n'est pas une entreprise privée, ça ne peut pas être géré comme tel, il appartient à toute la population.
Je n'ai pas non plus apprécié le caractère trop clivant des discussions. Je pense qu'il fallait être dans une politique beaucoup plus rassembleuse. On ne peut pas traiter un club comme une entreprise privée. Maintenant, je pense qu'il y a une responsabilité collective de toute la région qui est de faire en sorte que ce club survive dans les meilleures conditions possibles.