- Accueil
- Nouvelle-Aquitaine
- Corrèze
- Sports
- Rugby
- Pro D2 - Brive : après plusieurs commotions cérébrales, Petrus Hauman met un terme à sa carrière
Pro D2 - Brive : après plusieurs commotions cérébrales, Petrus Hauman met un terme à sa carrière
La rumeur enflait depuis plusieurs semaines au CA Brive, le club vient de le confirmer ce mercredi soir : après plusieurs chocs à la tête responsables de commotions cérébrales, le 3e ligne Petrus Hauman met un terme à sa carrière.

Petrus Hauman arrête le rugby. A 31 ans, le 3e ligne dit stop après plusieurs chocs à la tête responsables de commotions cérébrales qui l'avaient contraint à un repos forcé de trois mois comme le révélait France Bleu Limousin au printemps.
Après de multiples examens à la suite de ces commotions cérébrales avec des neurologues, à Limoges et à Paris, le Franco - Sud-Africain a décidé de mettre un terme à sa carrière. Cette décision va encore alimenter le débat récurrent qui agite le rugby français en ce moment. Loin de cela, Petrus Hauman a accepté d'expliquer sa décision à France Bleu Limousin.
"J'ai encore plus de la moitié de la vie devant moi"
FBL : Petrus, comment en êtes-vous venu à prendre cette décision ?
Petrus Hauman : "Après les trois KO de la saison dernière, j'ai voulu me donner le plus de temps possible. J'ai bien discuté avec les médecins et plusieurs spécialistes. La meilleure décision pour ma santé était d'arrêter maintenant."
FBL : Etait-ce un choix difficile à faire ?
PH : "Ce n'était bien sûr pas évident. J'ai énormément discuté avec mes proches, avec ma femme. On a bien réfléchi mais c'était la meilleure conclusion. Il y a une vie après le rugby et il ne faut pas prendre trop de risques. Je n'ai que 31 ans donc j'ai encore plus de la moitié de ma vie devant moi. Nous avons pris cette décision tous ensemble, je pense que c'est la bonne."
"Je n'ai pas encore tout à fait récupéré, je sens qu'il y a trop de risques"
FBL : A quand remonte-t-elle ?
PH : "Depuis plusieurs semaines déjà. La dernière commotion contre Lyon (qui a conduit à l'écarter des terrains), j'ai senti qu'elle était plus grave que les précédentes. Je suis allé voir le neurologue de Limoges qui m'avait déjà vu plusieurs fois. Il a été décidé de prendre trois mois de repos. Et il m'avait dit que, malgré cela, il faudrait que j'aille voir d'autres spécialistes pour savoir si je pouvais reprendre le rugby. Au bout d'un mois et demi, je ne me sentais toujours pas très bien. J'ai alors consulté un spécialiste à Paris et plusieurs médecins pendant une journée. Nous avons discuté ensemble après les résultats. Ils m'ont préconisé d'arrêter, mais il était possible d'attendre encore un peu pour voir si les symptômes avaient disparu. Mais, à ce jour, je n'ai pas encore tout à fait récupéré. Je sens qu'il y a trop de risques alors je préfère arrêter."
FBL : C'est à dire ?
PH : "J'ai toujours des problèmes de concentration, des troubles, des maux de tête. Ca va beaucoup mieux avec le temps, les médecins me l'avaient dit. Mais tout n'est pas parfait, j'espère que ça le sera dans peu de temps."
"Le rugby est un sport de contact"
FBL : Les commotions cérébrales sont un sujet préoccupant du rugby en ce moment. Il y a aussi eu la mort tragique de Louis Fajfrowski à Aurillac. Cela a-t-il pesé dans la décision ?
PH : "Non, ma décision était déjà prise avant. Cette mort a été un drame, bien sûr, et on parle beaucoup des commotions. Mais le rugby est un sport de contact, et il y a malheureusement des risques dans tous les sports et tout au long de la vie. Par rapport à cela, ça n'a pas joué. Le rugby est un sport magnifique, je le suivrai jusqu'à la fin de ma vie."
FBL : Cette annonce intervient juste avant le derby Brive - Aurillac, les deux seuls clubs en France où vous avez joué...
PH : "Oui, je suis arrivé en France à Aurillac quand j'avais 19 ou 20 ans. Ce club m'a ouvert la porte et m'a vraiment bien accueilli dans ce pays que je ne connaissais. Je me suis senti chez moi grâce à ce club. J'ai énormément apprécié ce passage. Ensuite, il y a eu Brive pendant sept saisons. Mes deux filles sont nées ici, je vis vraiment très bien à Brive. Donc c'est peut-être une bonne chose que ça tombe sur ce match là. Ces deux clubs seront dans mon coeur toute ma vie."