Rugby - Top 14 : l'oeil de Nicolas Decamps avant UBB / Pau
Si quelqu'un est autorisé à évoquer le match de samedi (18h30) entre l'Union Bordeaux-Bègles et la section Paloise, c'est bien lui. Le pilier, qui a porté le maillot des deux clubs, attend beaucoup d'une confrontation entre deux équipes qui tardent encore à trouver la bonne carburation.

France Bleu : La Section Paloise est un promu à la peine, ça vous surprend ?
Nicolas Decamps : C'est un début sans surprise. La Section Paloise a beaucoup investi pendant l'intersaison sur des joueurs qui ne seraient pas là tout de suite. Début de saison un peu compliqué comme c'est le cas de la plupart des équipes qui viennent de monter. Il y a eu des équipes qui s'en sont sorti la première année comme Oyonnax ou Grenoble. Ce n'est pas non plus catastrophique pour l'instant. Il reste pas mal de temps avant de devoir s'inquiéter.
Pau avait écrasé la Pro D2 la saison passée mais n'arrive pas à surfer sur la vague...
Le Top 14 et la Pro D2 sont deux championnats complètement différents. Depuis le mois de mars la Section savait qu'elle allait remonter. Maintenant, il faut aussi que la mayonnaise prenne et ce n'est jamais évident même si on espère qu'en prenant des joueurs avec beaucoup d'expérience comme Julien Pierre, ça ira mieux mais ça ne suffit pas forcément. Il faut attendre, il n'y a pas de quoi s'inquiéter ni de quoi s'emballer surtout si on se réfère au dernier match contre Agen.
Qu'a changé Pau dans son plan de jeu ?
Pas grand chose. L'équipe reste assez structurée même si je n'ai pas vu tous ses matches. Simon Mannix est un entraîneur qui a ses convictions et reste basé sur ce qu'il connaît, ce qu'il sait faire. Est-ce que sa façon de travailler et de s'entraîner finira par payer en Top 14 ? Je pense que oui mais il va falloir encore attendre un petit peu.
Tout le monde est bien conscient qu'entre survoler la Pro D2 et survoler le Top 14, il y a un fossé. On saura vraiment au mois de janvier ce que vaut cette équipe, et les autres d'ailleurs, quand tout le monde aura récupéré des effectifs complets.
Est-ce que l'ambiance reste sereine malgré les résultats ?
Tout le monde est bien conscient qu'entre survoler la Pro D2 et survoler le Top 14, il y a un fossé. Les supporters palois ont quand même l'expérience du haut niveau et sont conscients du travail à accomplir. On saura vraiment au mois de janvier ce que vaut cette équipe, et les autres d'ailleurs, quand tout le monde aura récupéré des effectifs complets.
De quoi va devoir se méfier l'UBB samedi à Chaban-Delmas ?
L'UBB devra faire attention aux zones de rucks. A la manière néo-zélandaise, Simon Mannix aime bien bloquer le système de défense. Sur chaque ruck, les gars qui vont venir déblayer vont ensuite tenir les gars, couper les lignes de course des défenseurs. C'est un secteur qui a beaucoup été travaillé par Pau. C'est la capacité à embêter l'adversaire le plus possible. Ralentir les sorties de balle, gêner la ligne défensive, l'empêcher de monter comme elle veut...Ce sont des détails mais qui très importants dans le rugby moderne.
Vous croyez la Section capable de venir faire un coup à Bordeaux ?
C'est possible. Toutes les équipes sont capables de gagner n'importe où donc l'UBB devra faire très attention. La victoire face à Agen a fait du bien mais l'équipe n'a pas paru au meilleur de sa forme. J'ai hâte de voir ce que ça va donner.
En résumé, un match entre deux équipes qui malgré des objectifs différents, n'ont pas encore trouvé la bonne carburation ?
Oui. de chaque côté les gens sont un petit peu déçus. Du côté bordelais par rapport au style de jeu même s'ils sont mathématiquement dans les clous. Côté palois, ça manque encore de fluidité. Après, ils vont récupérer deux "top players" (ndlr : Conrad Smith et Colin Slade). Deux joueurs sur quinze, ça n'est pas beaucoup mais je pense qu'ils peuvent vraiment faire la différence.