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JO de 1968 à Grenoble : les pistes "maudites" de l'Alpe d'Huez et Villard-de-Lans

Il y a 50 ans, en février 1968, Grenoble accueillait les Jeux olympiques. France Bleu Isère vous propose de revivre ces 10e JO d'hiver. Cinquante ans après la fin des Jeux, partons (re)découvrir ce que sont devenus les sites olympiques de bobsleigh à l'Alpe d'Huez et de luge à Villard-de-Lans.

Le tracé de la piste de luge à Villard-de-Lans, au milieu des sapins, dans le Vercors
Le tracé de la piste de luge à Villard-de-Lans, au milieu des sapins, dans le Vercors - © Comité international olympique

Les Jeux olympiques de Grenoble ont beau avoir modifié le territoire dauphinois mais ils n'ont pas partout laissé une trace indélébile. Il faut, par endroits, bien chercher pour en trouver des traces. Ainsi, dans l'Oisans à l'Alpe d'Huez, les épreuves de bobsleigh ne sont pas restées dans les mémoires. Il faut dire qu'avec une piste installée en plein soleil, la tenue des épreuves de bobsleigh a vite donné des sueurs froides aux organisateurs.

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68, année olympique : le bobsleight et la luge, les pistes maudites

La piste de bobsleigh en plein soleil

Dès 1967 et les championnats du monde, maintenir les 1500 mètres de pistes et ses six virages glacés tenait du miracle. Les commentateurs de l'époque expliquaient un problème évident : "malheureusement, il fait trop beau et la glace n'a pas tenu, les compétitions ont été interrompues pour éviter qu'il y ait des accidents ; c'est une mesure sage de prudence".

- © Musée d'Huez et de l'Oisans
- © Musée d'Huez et de l'Oisans

Des épreuves de nuit, sous le ciel étoilé

Malgré des pains de glace et même de l'azote liquide, les épreuves des JO ont dû se courir de nuit. "On allait se coucher et les responsables de la pistes, eux, travaillaient nuit et jour et si c'était bon, ils téléphonaient dans tous les hôtels, on nous faisait lever et on partait descendre", raconte Géraud Christaud, membre de l'Équipe de France de bobsleigh en 1968.

"Une heure du matin, deux heures du matin, trois heures du matin... Il n'y avait pas d'heure. Le seul critère était la température." — Géraud Christaud, membre de l'Équipe de France de bobsleigh en 1968

- © Comité international olympique

Un tracé sans avenir, l'Alpe n'a plus de piste

Pourtant en 1968, les organisateurs, comme le docteur Heraud, en étaient fiers de leur piste : "les techniciens nous ont dit qu'on avait gardé les ruines de Pompei mais que certainement dans mille ans, on retrouverait des traces de cette fameuse piste, tellement elle a été construite de façon solide et efficace". La piste a été abandonnée dès le lendemain des Jeux olympiques et finalement détruite dans les années 90.

- © Comité international olympique

Des tricheurs à Villard-de-Lans

Alors que les épreuves de bobsleigh se déroulent à l'Alpe d'Huez, c'est à Villard-de-Lans, sur le plateau du Vercors, que se jouent les épreuves olympiques de luge. Le parcours est composé d'un virage en S, d'un labyrinthe et d'un virage en épingle à cheveux. Sur le tracé, les athlètes glissent à vive allure, de 90 à 110 km/h.

A Villard aussi il a fallu bûcher pour faire tenir la piste de luge dont certaines portions étaient ensoleillées. Cependant, comme elle est mieux placée, dans un des endroits froids de la station, cela se passe plutôt mieux. Mais un scandale, une triche, va ternir les épreuves de luge. Des Allemandes de l'Est sont alors disqualifiées pour avoir chauffé les patins de leur luge. 

- © Fonds MP / Commun de Villard-de-Lans

"Les malheurs des Allemandes de l'Est c'est que la personne qui était devant a chuté, donc, entre temps, on s'est rendu compte que les patins étaient entrés dans la glace et qu'il y avait de l'eau", raconte Jean-Guéripel, alors contrôleur le long de la piste olympique. "Cela a été découvert comme ça. Maintenant, il y a une réglementation qui fait qu'on prend la température des patins à l'arrivée et au départ." Villard a donc laissé un héritage dans les règlements internationaux.

La piste est restée active jusqu'à la fin des années 80. Aujourd'hui encore, les 400 derniers mètres sont utilisés comme luge d'été.

Jean-Paul Guéripel, contrôleur de piste en 1968, se souvient du scandale après la triche des Allemandes de l'Est. © Radio France - Antonin Kermen

Le chantier de la piste de bobsleigh à l'Alpe d'Huez

- © Comité international olympique

Le tracé de la piste de bobsleigh sur les hauteurs de l'Alpe d'Huez

- © Comité international olympique

Les épreuves de bobsleigh durant la nuit

- © Comité international olympique

La piste de Villard-de-Lans, une fois construite

- © Comité international olympique

Le départ des luges

- © Fonds MP / Commun de Villard-de-Lans

Des luges jusqu'à 110 km/h à Villard-de-Lans

- © Fonds MP / Commun de Villard-de-Lans

Vue aérienne de la piste de luge

- © Fonds MP / Commun de Villard-de-Lans

La piste de luge éclairée en fin d'après-midi

- © Fonds MP / Commun de Villard-de-Lans

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