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JO de 1968 à Grenoble : Jean-Claude Killy, la star des Jeux

Il y a 50 ans, en février 1968, Grenoble accueillait les Jeux olympiques. France Bleu vous propose de revivre ces 10e JO d'hiver. Pour débuter, redécouvrons le destin exceptionnel de LA star de ces Jeux de Grenoble : le skieur français, triple médaillé d'or, Jean-Claude Killy.

Le 9 février 1968, Jean-Claude Killy remporte la première de ses trois médailles d'or dans l’épreuve de la descente, à Chamrousse.
Le 9 février 1968, Jean-Claude Killy remporte la première de ses trois médailles d'or dans l’épreuve de la descente, à Chamrousse. © AFP - STAFF

Jean-Claude Killy est une légende du sport français, une légende qui s'est écrite en lettres d'or en une petite semaine : du 9 au 17 février 1968. Il y a cinquante ans, Jean-Claude Killy remportait trois médailles d'or en ski alpin, lors des JO de Grenoble. Depuis, c'est le seul skieur français a détenir un tel record.

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68, année olympique : Jean-Claude Killy, la star des Jeux de Grenoble

Trois médailles d'or en huit jours

Le Français commence sa moisson par l'épreuve de descente, le 9 février 1968. Il devance son compatriote Guy Périllat de huit petits centièmes. L'histoire retiendra que c'est grâce à son départ spectaculaire, "le départ catapulté", qu’il est le seul à utiliser, que le skieur de Val d'Isère fait la différence. On dit que la cabine en aurait tremblé !

Jean-Claude Killy en plein saut lors des Jeux Olympiques  d'hiver de 1968, à Chamrousse.
Jean-Claude Killy en plein saut lors des Jeux Olympiques d'hiver de 1968, à Chamrousse. © AFP - Leif Engberg

Jean-Claude Killy, que nous avons rencontré en Haute-Savoie fin décembre 2017, se souvient : "mon espoir c'était de gagner une médaille d'or" explique-t-il, "(après la descente NDLR), je l'avais, ça m'a libéré totalement parce que l'objectif était atteint". 

"Mon espoir c'était de gagner une médaille d'or, je l'avais, ça m'a libéré totalement parce que l'objectif était atteint" — Jean-Claude Killy

Jean-Claude Killy et Guy Périllat après leur victoire en descente, le 9 février 1968, à Chamrousse.
Jean-Claude Killy et Guy Périllat après leur victoire en descente, le 9 février 1968, à Chamrousse. - Keystone Pictures USA/ZUMAPRESS.com

Jean-Claude Killy, ses amis surnomment "Toutoune", enchaîne presque logiquement avec le slalom géant. Pour la première fois, cette épreuve est divisée en deux descentes au lieu d'une seule. Le 12 février 1968, après une première manche parfaite, il s'impose encore une fois, avec deux secondes d'avance.

Pour l'épreuve de slalom gant, Jean-Claude Killy signe une première manche parfaite.
Pour l'épreuve de slalom gant, Jean-Claude Killy signe une première manche parfaite. © AFP - STAFF

Le grand chelem, dans toutes les têtes

Deux médailles d'or, le grand chelem est déjà dans toutes les têtes. Interviewé à l'époque, Jean-Claude Killy répond de manière détachée, presque humoristique : "je skie bien en ce moment, mais il faut que ça dure jusqu'à la fin de la semaine !"

Et ça dure ! Reste donc cette dernière course à dompter, le slalom. Elle aura lieu dans un brouillard intense, à Chamrousse, le 17 février.  Karl Schranz s'impose devant Jean Claude Killy, mais l'Autrichien est disqualifié quelques heures après pour avoir manqué une porte. Ce slalom restera dans l'histoire comme l'une des plus grosses polémiques de l'histoire du ski au JO.

 Karl Schranz (dossard n°9) et Jean-Claude Killy (à d.) juste après l'arrivée du slalom, à Chamrousse, le 17 février 1968.
Karl Schranz (dossard n°9) et Jean-Claude Killy (à d.) juste après l'arrivée du slalom, à Chamrousse, le 17 février 1968. © Maxppp -
Jean-Claude Killy (au c.), entouré des Autrichiens Herbert Huber (à g.) and Alfred Matt (à d.) après leur victoire en slalom, le 17 février 1968.
Jean-Claude Killy (au c.), entouré des Autrichiens Herbert Huber (à g.) and Alfred Matt (à d.) après leur victoire en slalom, le 17 février 1968. © AFP - STAFF

Une des plus grosses polémiques de l'histoire du ski au JO

"Les Autrichiens ont fait un scandale. Je crois que l'ambassade de France a eu des vitres cassées à Vienne" se remémore Jean-Claude Killy. Pendant de longues années, Karl Schranz a même répété qu'une de ses médailles était à Val d'Isère, "c'est un copain, et quand il a dit pour la première fois 'ma médaille d'or est à Val d'Isère', je lui ai envoyé un petit mot" explique aujourd'hui Jean-Claude Killy, "je lui ai dit, écoute Karly, si tu as besoin de cette médaille, je te la prête volontiers. Je te l'envoie, tu peux la garder aussi longtemps que tu veux. Je te la prête, mais c'est la mienne" tacle le triple champion olympique français.

King Killy - Jean-Claude Killy à Grenoble en 1968

King Killy

Le triple médaillé d'or et ses coéquipiers peuvent fêter leur jeux ! Lorsque Jean-Claude Killy se retrouve en direct à la télévision, il est aux anges. Cinquante ans plus tard, il nous raconte ce passage télé et nous révèle une anecdote... croustillante : "j'étais un peu décontracté sur ce canapé,un peu vautré quoi. Le lendemain matin, j'ai eu ma grand-mètre au téléphone. Elle me dit 'oh la la la, je t'ai vu à la télévision, qu'est-ce que tu avais l'air fatigué'. Je dis 'oui, oui, c'est ça j'étais fatigué'. [Rires] "En fait, on avait déjà bu un petit peu trop ! C'était quand même la fin d'une épopée, la fin d'une époque, d'une certaine vie. J'allais changer de vie totalement ! Et donc je me suis permis un petit peu de détente ce soir là quoi" sourit-il encore aujourd'hui. 

Après ces JO extraordinaires, Jean-Claude Killy prend sa retraite. À 24 ans, au sommet de sa gloire, il est entré dans l'histoire du sport français.

Jean-Claude Killy et ses trois médailles d'or !
Jean-Claude Killy et ses trois médailles d'or ! - Comité International Olympique
Jean-Claude Killye, aux Jeux olympiques en 1968
Jean-Claude Killye, aux Jeux olympiques en 1968 - © Comité international olympique
- © Pressesport / © Ville de Chamrousse
- © Pressesport / © Ville de Chamrousse
© Radio France -

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