JO de 1968 à Grenoble : la transformation d'une ville
Il y a 50 ans, en février 1968, Grenoble accueillait les Jeux Olympiques. France Bleu vous propose de revivre ces 10e JO d'hiver. Aujourd'hui, étudions la transformation de Grenoble, dont la physionomie été durablement modifiée par l'organisation de ces Jeux.

Les JO de 1968 ont permis une transformation urbaine majeure de la capitale des Alpes. La ville se modernise pour et grâce aux Jeux Olympiques. Dés l'origine, la candidature grenobloise est vue par les autorités comme une opportunité de développer rapidement la capitale des Alpes, très en retard comme l'explique l'historien Pierre Frappat : "Grenoble possède les équipements d'une petite ville moyenne française alors qu'elle rassemblait déjà près de 300.000 habitants. Tout était à faire et tout en même temps".
"Tout était à faire et tout en même temps" — Pierre Frappat, historien
Avec l'appui de nombreux ouvriers qui émigrent pour travailler, la capitale des Alpes devient un immense chantier. En à peine deux ans, elle se transforme radicalement : contournement routier, amélioration des réseaux, de téléphone notamment, sans oublier la nouvelle gare et la construction de l’hôtel de police, de la mairie, d'Alpexpo ou encore de l'hôpital sud. Le Grenoble moderne prend forme.
Deux nouveaux quartiers
Et puis Grenoble s'ouvre en direction du sud. Ce sera l'espace Malherbe pour la presse, le Village Olympique pour les athlètes, deux nouveaux quartiers voient le jour. Dans le Village Olympique, huit tours contiennent 800 appartements occupés par les athlètes des différentes délégations. Ces logements deviendront ensuite des logements sociaux destinés aux Grenoblois.

Gaby et Aimée, habitent au village olympique depuis cinquante ans. Ils ont vécu le départ des athlètes et se souviennent : "dès que les athlètes sont partis, ça s'est rempli très vite le Village Olympique" dit l'un, tandis que son épouse renchérit "quelque fois, je me dit qu'on peut dire merci à monsieur Dubedout [le maire de Grenoble en 1968 NDLR], qui nous a fait quand même un beau quartier alors que des tas de gens cherchaient un appartement".

Le palais des sports


La Maison de la Culture
Avec les Jeux olympiques, Grenoble se dote aussi d'un équipement culturel de premier plan comme la Maison de la Culture.



Une transformation urbaine massive, et coûteuse : 1,5 milliard d'euros. Certes Grenoble s'est endetté, mais son maire de l'époque, Hubert Dubedout, ne doute pas de l'investissement.
Grenoble, enfin, transforme son image en celle d'une ville jeune et moderne. En 1968, la capitale des Alpes, est alors, pour Paris Match, la première ville française du 21e siècle.