Clarisse Crémer, une navigatrice est née
Clarisse Crémer est la première des skippeuses à avoir franchi la ligne d'arrivée du Vendée Globe 2020-2021. On découvre avec elle comment se passe la vie sur l'eau en solitaire.
Dans Minute Papillon !, Sidonie Bonnec reçoit la navigatrice qui détient le record féminin du tour du monde en solitaire en monocoque. Clarisse Crémer a 31 ans, elle a bouclé le Vendée Globe 2020-2021 en 87 jours seulement. Avec elle, on découvre comment se passe la vie à bord pour cette Parisienne que rien ne destinait à la course en mer.
"J'ai craqué après avoir passé le Cap Horn"
La course en mer en solitaire est une épreuve pour le corps autant que pour l'esprit. Clarisse Crémer s'est conditionnée pour passer les mers du sud, réputées très difficiles. Elle est alors très concentrée sur les tâches à effectuer sur le bateau et ne s'accorde que peu de répit. Une fois passé le sud du continent américain, le plus dur semble derrière elle .
J'ai été prise d'une sorte de détresse psychologique juste après le Cap Horn.
"J'ai eu une sorte de relâchement, je me suis laissée la possibilité de craquer psychologiquement" nous confie la navigatrice. Elle est alors à moins d'un mois de l'arrivée. Il lui reste à remonter l'océan Atlantique pour rejoindre les côtes des Sables-d'Olonne.
Elle a du mal à se reposer et se sent comme perdue sur le bateau.
Le rythme infernal de la vie à bord
Durant la course, l'organisme est mis à rude épreuve. Proche des côtes, Clarisse Crémer ne dort que par tranches de quinze à trente minutes car "il faut surveiller le trafic maritime en permanence". Le large n'offre pas tellement plus de répit. La navigatrice ne s'y autorise que des tranches de sommeil de deux heures avant d'aller vérifier que tout va bien sur le bateau.
Pour tenir le coup, Clarisse Crémer écoute beaucoup de musique. "J'avais différentes playlists en fonction de mon humeur" nous confie-t-elle. La musique, c'est pour elle l'occasion de s'évader, de se donner un coup de fouet mais également d'entendre des voix humaines. Pendant les longues traversées en solitaire, on ne parle presque pas.
Après 87 jours en mer, elle avait la voix cassée et a dû s'exercer pour parler à nouveau.