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Une école de course camarguaise dédiée aux filles ouvre ses portes

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Passionnée de course camarguaise, Marine Singla a lancé l'école taurine des Demoiselles de la Gardiole, à Villeneuve-lès-Maguelone. Une école taurine uniquement pour les filles, une première dans ce milieu en très grande partie masculin.

Marine Singla a débuté la course camarguaise toute petite. A 11 ans, elle entrait à l'école de raseteur de Lunel.
Marine Singla a débuté la course camarguaise toute petite. A 11 ans, elle entrait à l'école de raseteur de Lunel. © Radio France - Marine Singla

Une école taurine exclusivement pour les filles, c'est l'initiative lancée par Marine Singla. Après 2 années de réflexion, elle a décidé de créer l'école taurine des Demoiselles de la Gardiole. Cette boulangère de 29 ans, originaire de Saint-Jean-de-Védas, pratique la course camarguaise depuis toute petite. Dès 11 ans, elle a en particulier appris à raseter, c'est-à-dire à affronter l'animal, le cocardier, pour lui enlever les attributs qui décorent sa tête. Dans son école à Lunel, elle était la seule fille. 

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C'est un univers masculin, macho. 

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"Quand vous arrivez dans une école, c'est 1 fille au milieu de 20 garçons et vous n'êtes pas forcément à l'aise en tant que fille. Il n'y a qu'un seul vestiaire donc c'est pas la bonne chose quand vous êtes la seule fille. J'ai l'impression que ce n'est pas la place des filles".

Elle a donc décidé de créer cette école 100 % féminine. 5 filles font déjà partie du projet et elle en espère d'autres. Objectif : s'entraîner entre filles, en toute confiance.

Les filles savent qu'il y a maintenant une école adaptée et qu'il y aura vraiment du bétail adapté pour elles.

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"Les filles savent qu'elles peuvent venir faire une course sans forcément se faire des déplacements et se dire je ne vais pouvoir raseter qu'1 ou 2 bêtes et rentrer chez moi. Certains comités des fêtes nous ont démarché pour l'instant pour aller faire des démonstrations dans leurs villages. Avec 1 ou 2 vachettes pour commencer avant des courses aux As, et après pourquoi pas, faire une course entière avec que les filles, une fois qu'elles auront le niveau adapté".

Richard Ribeira était l'éducateur de Marine Singla à l'école de raseteurs de Lunel. Il a décidé de l'accompagner dans cette initiative d'une école 100% féminine. Futur entraîneur de l'école taurine des Demoiselles de la Gardiole, il entend créer des conditions adaptées et optimales pour les filles.

Mon rôle c'est qu'elles prennent un minimum de risques et en même temps qu'elles puissent assouvir à 100% leur passion qui est la course camarguaise.  

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"Ça peut être tout bon ou tout mauvais, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui nous attendent au tournant. Pourquoi faire une école pour les filles alors qu'il y a déjà des écoles ouvertes ? Moi, ma réponse est simple : les filles vont dans des écoles taurines mais le problème c'est qu'elles se font mettre de côté. On leur dit qu'elles vont avoir 2 bêtes et quand elle arrive en course, le manadier n'a pas trié de bêtes pour elles ou les 2 bêtes sont trop grosses, pas du tout adaptées au niveau des filles. Moi, j'adhère à leur projet. Mon rôle c'est de leur trouver du bétail adaptée pour elles, des arènes adaptées pour elles".

Une première assemblée générale s'est tenue ce samedi 25 janvier 2020 aux arènes de Villeneuve-lès-Maguelone. Les entraînements vont débuter en février 2020, les filles de l'école pourraient s'essayer sur des vachettes dans des manades dès avril 2020.

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