Toulouse : le champion de boxe Sofiane Oumiha n'a toujours pas de salle pour s'entraîner
Un an qu'il attend que la municipalité honore une promesse que lui aurait faite les élus à son retour des Jeux Olympiques de Rio. Sofiane Oumiha veut créer son club de boxe, mais la mairie tarde à lui fournir une salle. Le champion s'impatiente et il le dit au micro de France Bleu Toulouse.

Toulouse, France
On peut être vice-champion olympique, champion du monde et avoir les pires difficultés à trouver une salle d'entrainement! Et c'est peut-être ce qui fait toute la différence dans le sport de haut niveau entre un footballeur... et un boxeur. Sofiane Oumiha, tout frais champion du monde des poids légers, l'apprend à ses dépens. Le boxeur toulousain a créé son propre club de boxe, le "Boxing Oumiha" il y a un an pour continuer à s'entraîner mais aussi partager sa passion avec d'autres habitants de la ville rose. Problème : il compte depuis le début sur la mairie de Toulouse qui lui a promis son aide dès sa médaille d'argent décrochée aux JO de Rio en 2016.
Depuis Rio, Sofiane Oumiha n'est plus adhérent du boxing club de Bagatelle, son club formateur. Mais son projet de club n'a pas avancé, il n'a donc plus de lieu d'entrainement fixe : "Ça fait un an qu'on m'a promis une salle donc j'attends. C'est ma force de patienter mais là ça commence à faire long!" glisse le champion dans un sourire un peu triste.
Des salles disponibles deux heures par jour quand il en faudrait trois fois plus
La municipalité ou le centre de performance sportive de Toulouse (le CREPS) lui réservent des créneaux horaires dans des salles depuis un an. Parfois avec des ratés dans la transmission des informations, comme cet été où le boxeur a fini par s'entraîner... sur la pelouse d'un stade. Une formule incompatible avec le haut-niveau, déplore Sofiane Oumiha
Si je veux performer à haut niveau et faire briller mon pays et ma ville aux Jeux de Tokyo en 2020, il me faut des infrastructures adaptées. Tous les sportifs des autres nations s'entraînent à l'heure qu'ils veulent, on leur met des salles à disposition pour qu'ils performent. Moi, on me dit 'de telle à l'heure à telle heure tu dois être là, sinon tant pis'. Une heure par-ci, une heure par-là ce n'est pas possible, un boxeur de haut niveau s'entraîne six heures par jour!" Sofiane Oumiha
Le boxeur explique pourquoi sa situation est "impossible"
La mairie de Toulouse promet qu'elle n'esquive pas...
Au Capitole, on jure que le projet avance, mais qu'aménager une salle prend du temps. C'est d'ailleurs le bailleur social Habitat Toulouse qui travaille sur une possibilité d'aménagement du côté du quartier Papus. Une réunion s'est tenue sur place ce mercredi 6 septembre. Mais selon nos informations, l'espace ne serait pas prêt avant six mois et la question de la disponibilité de l'entraîneur d'Oumiha, qui est aussi salarié de la ville, ne serait pas encore réglée. "Je suis passé à côté des championnats d'Europe parce que je me prenais la tête avec le fait que je n'avais pas de salle. Ca me ronge le cerveau, surtout que j'essaie de représenter la ville au mieux."
Sofiane Oumiha : "Si la ville ne me soutient pas je serai obligé soit de partir, soit de passer professionnel, soit d'arrêter la boxe"
Le boxeur toulousain a sollicité un rendez-vous direct avec Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, pour que la promesse soit enfin honorée. "Je n'ai pas envie de quitter Toulouse mais je ne peux plus attendre comme ça, c'est dur de boxer et de devoir en plus se battre pour obtenir des choses, c'est très compliqué".