VIDÉO - Alcool, dépression : la descente aux enfers du champion de gymnastique Edgar Boulet
En juin dernier, le gymnaste orléanais, originaire de Dordogne, Edgar Boulet annonce prendre sa retraite, mais cela cache un profond mal-être. Entre la pression liée à la pratique de la gym à haut niveau et la crise du Covid-19, le sportif de 25 ans a fait une dépression et a sombré dans l'alcool.
"La passion que j'avais pour la gym était devenue une source de souffrance." La voix remplie d'émotion, Edgar Boulet, revient sur la période particulièrement sombre qu'il vient de traverser. Ce jeune gymnaste orléanais de 25 ans, spécialiste de la barre fixe et du sol, originaire du Périgord (où il a débuté au club "Les enfants de la Dordogne") promis à une grande carrière, a sombré dans la dépression et l'alcool au printemps 2020. Après s'être livré dans L'Equipe ce mardi, il témoigne sur France Bleu.
Entre la pression liée à la pratique de la gymnastique à haut niveau, l'arrêt des compétitions pour cause de pandémie de Covid-19 et le premier confinement, Edgar Boulet craque. Au mois de juin dernier, il annonce la fin de sa carrière.
Des pensées suicidaires
Depuis quelques temps, Edgar Boulet a le sentiment de ne plus progresser. Coup de grâce : l'équipe de France masculine de gymnastique n'est pas qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo. La situation est insupportable pour celui qui fut médaillé de bronze par équipes aux championnats d'Europe 2018.
Je me suis dit que ça ne servait plus à rien de vivre. J'ai commencé à boire pour arrêter de penser, je devenais grossier, irritable. Et je voyais mon corps se dégrader également
Edgar prend 12 kilos. Dans ce sport qui entretient un culte du corps, il estime ne plus avoir sa place. Mais il finit par avoir un déclic grâce, selon lui, à son esprit compétitif.
"Si tu mets fin à tes jours, t'as une attitude de lâche !"
Edgar en est persuadé, s'il a réussi à remonter la pente, c'est grâce à son "instinct de survie". Un instinct qui, selon, lui, est présent chez tous les sportifs de haut niveau. "Je me suis dit si tu mets fin à tes jours, t'as une attitude de lâche !" Le jeune homme décide alors de reprendre sa vie en main, épaulé par son entraîneur, son club orléanais, la SMO, ainsi que son kiné avec lequel il entretient une relation très forte.
Ce kiné lui conseille d'aller voir une thérapeute. Edgar se met "à parler" et petit à petit, ressent un "manque d'aller sur les agrès", au point de, pourquoi pas, reprendre doucement la gym. Désormais de retour à Orléans (parce que l'Insep et Paris, "c'est trop de mauvais souvenirs, trop durs), il s'entraîne régulièrement au gymnase des Murlins, avec la SMO.
Heureux et épanoui désormais"
Egard Boulet se dit aujourd'hui "heureux" et _"épanoui"_mais pas encore prêt à reprendre les compétitions. Sa priorité désormais : se faire plaisir !