Les tortues mettent fin à leur hibernation avec plus d'un mois d'avance dans le Var
Vous l'avez peut-être constaté si vous faites partie de ces Varois propriétaires de tortues d'Hermann dans leur jardin : les plus grosses ont mis fin à leur hibernation il y a déjà quelques jours. C'est beaucoup plus tôt que les années précédentes.
Des températures qui dépassent allègrement les 15 degrés plusieurs jours de suite. Il n'en faut pas plus aux tortues pour mettre un terme à leur hibernation. Le phénomène est constaté un peu partout chez les particuliers du Var qui possèdent dans leur propriété des tortues. Et il est confirmé au village des tortues de Carnoules qui rassemble 1.300 tortues d'une cinquantaine d'espèces différentes. Ce qui n'est pas sans causer d'inquiétudes à court terme en cas de rechute des températures, et de problèmes à long terme pour la longévité de la tortue elle-même.
Dans le jardin de Jean-Noël, un Toulonnais, c'est l'effervescence du printemps. "J'en ai deux grosses qui sont sorties il y a quelques jours. C'est beaucoup plus tôt que d'habitude. D'habitude c'est vers fin mars ou même avril. Et en plus cette année, elles sont très vives" raconte le propriétaire d'une vingtaine de tortues qui vivent quasiment à l'état sauvage. "La journée, on les voit vers 11h, elles se mettent un peu au soleil, et après elles font la course toutes les deux..
Déjà prêtes pour la reproduction
Une situation confirmée au village des tortues de Carnoules. Les 1.300 pensionnaires ne sont pas toutes réveillées, mais une bonne partie a néanmoins mis un terme à sa période de repos hivernal. "Normalement, on peut commencer à en voir début mars. Mais elles sont très calmes, et prennent le temps de sortir de leur hibernation. Mais cette année, on a eu une augmentation de la température assez rapide pour la saison. Donc tous les animaux sortent d'hibernation, mais en plus ils sont très actifs, comme au mois d'avril. Là, elles essayent déjà de se reproduire", détaille l'un des vétérinaires de la structure, Romain Levasseur.
Des conditions climatiques risquées
Mais ça n'est pas sans risque pour les différentes espèces de tortues. "À court terme, si les températures rechutent, il faut faire attention à ce que les tortues soient bien cachées. Car dans la nature, elles ont l'habitude de se gérer seules. En captivité, ça n'est pas le cas. Et c'est là qu'il peut y avoir des risques de coup de froid, de coup de gelée pouvant entraîner des pathologies, et même de la mortalité" détaille le vétérinaire.
Mais c'est aussi un risque à long terme, car la longévité des tortues est basée sur le fait qu'elles s'économisent grâce, justement, à l'hibernation. "Si l'hibernation est moins longue, cela aura nécessairement des conséquences sur la longévité des tortues" conclut le Docteur Levasseur.