À Clermont-Ferrand, l'apéro en extérieur devient une tradition en marge du couvre-feu
Covid-19 oblige, les Clermontois adaptent l'apéro aux mesures sanitaires. Place de la Victoire, ils trinquent leurs gobelets sous moins un degré dehors en faisant marcher les bars alentours.
Trinquer, malgré tout. C’est devenu le mantra de certains Clermontois. lls sont des dizaines de petits groupes à prendre l’apéro chaque soir dans des gobelets de plastique servis par les bars de la Place de la Victoire. Sous moins un degré dehors. "Pas le choix : pas de restos, pas de boîtes de nuit. On s’adapte et c’est une très belle initiative", s’enthousiasme Amélie, 37 ans.
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Mesures sanitaires oblige, pas question de s’attabler
Bière pression, vin ou chocolat chaud pour les plus raisonnables, les participants récupèrent leurs breuvages avant de s’éparpiller sur la Place. "Il n’y a rien d’illégal", se défend Amélie. "On est dehors, les gens sont espacés, quand on fait la queue, on met des masques, comme dans les magasins… Il n’y a pas de raisons de ne pas le faire."
D’ailleurs, une voiture de police passe par là. Un petit tour, et puis s’en va. "J’ai même déjà vu des voitures passer ici après 20 heures, mais ils ne nous ont jamais rien dis. Depuis, je viens ici tous les soirs ", affirme Adrien, 24 ans.
"Santé !"
Les personnes sondées ce soir-là affichent de grands sourires, avant d'évoquer de nombreuses angoisses. Pour beaucoup, cette parade aux mesures sanitaires se révèle être une béquille psychologique. "C'est vital. Absolument essentiel", témoigne Thierry, 52 ans. Et son ami, Emmanuel, de renchérir : "Il y a des jours plus durs que d'autres. Comme aujourd'hui. (...) C'est une petite récompense quand on est enfermé seul".
Chez les plus jeunes, le consensus est le même. Combarno a vingt 20 ans. Lorsqu'il a entendu parler de ces apéros, il n'a pas hésité. "Mon année de mes vingt ans, elle est à bannir, à effacer. Venir ici pour moi, c'est un droit, et je le prend à fond".