Confinement : les étudiants n'ont pas le moral
53% des étudiants disent éprouver de la déprime selon un sondage Odoxa-CGI pour France Bleu. A l'Université du Maine, les étudiants décrivent une situation compliquée.
Panier repas à la main, le trajet du restaurant universitaire à la chambre Crous est parfois la seule sortie de la journée pour les étudiants : "on se lève le matin au dernier moment, _on passe la journée devant l'ordinateur_, de 8 à 18h et après on travaille les cours" se désole Romain.
En plus d'une journée monotone, Romain se retrouve avec plus de travail qu'avant : " je pense que les profs se disent qu'on est tout le temps chez nous donc on a le temps. Mais moi par exemple, je travaille dans un fast-food du jeudi soir au dimanche " deux emplois du temps qui deviennent donc de plus en plus difficile à conjuguer.
"c'est compliqué d'attendre le droit de pouvoir sortir"
"Ne pas voir ses amis ni sa famille, ça commence à devenir long en fait" assure Océane, en troisième année de licence de STAPS " surtout qu'entre 18 et 25 ans c'est là où on est censé construire notre réseau social donc c'est assez compliqué, psychologiquement de rester chez soi et d'attendre le droit de pouvoir sortir ". A cela s'ajoute un sentiment d'injustice, certains étudiants ont l'impression d'être les seuls assignés à résidence alors que les autres niveau scolaires sont en classe et les actifs au bureau - bien que le télétravail reste fortement encouragé.
Cette situation joue aussi sur l'avenir pour elle : "je suis sure de ce que je veux faire dans la vie, mais _se projeter c'est compliqué_. Quand on projète quelque chose, on ne sait pas si on va être confinés, si on va avoir des contraintes, notamment géographiques".
Le centre de Santé de l'université ne constate pour l'instant pas de surplus de consultation "mais on ne voit surement pas tous les étudiants" explique la responsable qui estime voir environ un quart des étudiants. Lors du dernier confinement, le moral des étudiants s'était surtout dégradé au bout du premier mois.